Dénonçant hier leur non-implication lors de l’atelier régional d’élaboration des plans d’accélération de la riposte au Sida dans les 15 villes du Sénégal, organisé dans la cité du Rail par le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), la semaine dernière, le président de l’association départementale «Dioko» des Personnes vivant avec le Vih/ Sida (Pvvih) renseigne que «c’est uniquement 2% des fonds alloués aux Pvvih qui leur parviennent. Les 98% restants sont utilisés à d’autres fins, à travers des séminaires, des rencontres dans des hôtels huppés mais également pour acheter des voitures de luxe». Le président de l’association des Pvvih «Dioko» de Thiès crache ses quatre vérités : «Notre association fait l’objet de discrimination et de marginalisation de la part des autorités en charge de la lutte contre le Sida, parce que nous disons toujours la vérité quand il s’agit du problème des Pvvih. D’où la non-implication de nos membres dans l’atelier régional d’élaboration des plans d’accélération de la riposte au Sida dans les 15 villes du Sénégal.» Selon Ibrahima Fofana, «si on sollicite les maires pour essayer de refinancer les activités du Sida, c’est parce qu’il y a problème», car, explique-t-il, «les financements des institutions financières internationales sont plus consistantes que ceux d’une mairie. Et ces institutions ont injecté plusieurs milliards dans cette pandémie mais jusqu’a présent ces soi-disant encadreurs ne cessent de tendre la main et de demander de l’aide pour les Pvvih». Aussi, M. Fofana d’exhorter les maires, s’ils veulent bien aider les Pvvih, de «traiter directement avec les personnes atteintes de cette pandémie et qu’il n’y ait pas d’intermédiaires entre eux. Parce que s’il y a des intermédiaires, il y aura toujours les mêmes répercussions. C’est-à-dire des rétentions de fonds qui ne vont pas arriver à leurs destinataires que sont les personnes vulnérables». A l’endroit du maire de la ville de Thiès, Talla Sylla, il demande de «voir avec les six associations de Pvvih légalement constituées à Thiès avec leurs récépissés, s’il veut nous aider. Il peut nous rencontrer et nous allons travailler ensemble pour dérouler un plan d’action de riposte qui sera mis en œuvre. Mais nous n’avons pas besoin d’intermédiaires. Ces derniers ne sont rien d’autre que des gens qui profitent des miettes allouées aux Pvvih pour s’enrichir davantage. C’est là une situation que nous déplorons». A ce problème s’ajoute la question de la prise en charge des Pvvih dans les structures sanitaires de Thiès. «Ils ne sont pas bien accueillis, encore moins bien orientés. Nous pensons que pour résoudre ce problème, on devrait nous insérer dans les structures d’accueil des centres hospitaliers pour que l’on puisse mieux orienter les Pvvih comme cela se fait à Dakar et dans d’autres localités», sollicite le président de l’association départementale «Dioko» des Pvvih, Ibrahima Fofana.