Le préfet du département de Mbour (ouest), Saer Ndao, et le commissaire de police Mamadou Tendeng ont invité vendredi les différents membres de la collectivité mandingue de la capitale de la Petite-Côte à cultiver la paix et l’unité pour une parfaite réussite de leurs activités annuelles qui marquent la période de circoncision.
En effet, depuis l’année dernière, une crise latente prévaut au sein de cette collectivité relativement à la sortie du Kankourang.
Jeudi, une réunion du Comité départemental de développement dirigée par le chef de l’exécutif local a été organisée pour permettre à la collectivité de prendre en charge certaines de ses préoccupations et d’aller vers une bonne organisation des activités.
Le responsable du commissariat urbain de Mbour, Mamadou Tendeng, en a profité pour revenir largement sur la situation de l’année dernière.
‘’L’année dernière, cette activité a connu beaucoup de soubresauts et des évènements négatifs qui ont menacé la sécurité publique avec une situation insoutenable. Nous avons frôlé le pire. Que ces mêmes évènements ne se reproduisent plus !’’, a lancé l’officier de police qui a réitéré sa disponibilité à œuvrer pour la paix et la sécurité.
A son avis, vivre des évènements culturels ne doit pas être un facteur de trouble à l’ordre public. ‘’Nous devons tous œuvrer pour que cet évènement séculaire ne soit plus un facteur de trouble à l’ordre public. Il faut que chacun comprenne qu’il est responsable de ses actes devant la loi’’, a-t-il averti, révélant qu’en 2015, il a reçu un nombre ‘’incalculable’’ de plaintes pour coups et blessures volontaires, destructions de biens appartenant à autrui, entres autres.
‘’L’autorité administrative met en avant le respect de l’ordre public et la tranquillité des personnes. Il faut donner une parcelle de liberté aux citoyens, y compris ceux qui ne sont pas concernés par ces évènements culturels. S’il y a des problèmes, il va falloir prendre des mesures conservatoires’’, a quant à lui martelé Saer Ndao, le préfet de Mbour.
‘’Nous sommes en train de voir comment régler ce problème. Nous ferons de sorte que toute la famille mandingue puisse se retrouver autour d’une même activité. Nous avons démarré des discussions, des dialogues avec les différentes parties pour aller dans le sens d’une bonne médiation’’, a-t-il poursuivi.
‘’Quoi qu’il en soit, l’autorité prendra les mesures qui s’imposent pour pouvoir permettre à chacun d’être là pour organiser ce qu’il doit organiser. Mais nous demandons beaucoup plus d’engagement au dialogue, à la tolérance et à la compréhension. Il n’est pas permis à des citoyens de se faire la loi eux-mêmes’’, a-t-il rappelé.
Pour sa part, le secrétaire général adjoint de la collectivité mandingue de Mbour, Kadialy Seydi, a rappelé que ‘’la philosophie qui sous-tend le fondement de notre patrimoine culturel, de la protection et de la sauvegarde de notre Kankourang exige de nous responsabilité, sagesse, lucidité et tolérance’’, le prix qu’il faut pour créer ‘’un climat apaisé et de confiance’’.
‘’Il est donc grand temps d’harmoniser la tradition, qui est la nôtre, à la modernité, en allant dans le sens de sa réadaptation, tenant compte de la complexité de la population actuelle, mais aussi de l’extension de l’espace dans lequel nous déployons nos activités’’, a reconnu Seydi.