La mort d’un homme par balle dans une manifestation pacifique ce mardi en Guinée Conakry ne laisse pas indiffèrent Alioune Tine. Dans un communiqué, le directeur régional pour l’Afrique occidentale et centrale, dénonce cette bavure policière et invite les autorités à tirer cette affaire au clair.
Alioune Tine, directeur régional pour l’Afrique occidentale et centrale chez Amnesty international, condamne fermement la mort d’un Guinéen, tué par balle, lors d’une manifestation pacifique tenue le 16 août dernier à Conakry. «Il est inadmissible que des personnes soient encore tuées ou blessées par balle par les forces de sécurité dans le cadre d’une manifestation pacifique en Guinée. Rien ne saurait justifier l’utilisation excessive et arbitraire de la force et notamment l’usage des armes à feu contre des personnes qui ne constituent pas une menace grave et imminente», regrette-t-il. Selon l’ancien secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), l’arrestation du policier est un premier pas pour tirer cette affaire au clair. Toutefois, estime M. Tine, «les autorités doivent maintenant s’assurer qu’une enquête impartiale et indépendante est effectivement ouverte et que toutes les responsabilités sont situées y compris celles des supérieurs hiérarchiques s’ils n’ont pris aucune action pour prévenir l’usage excessif de la force dans leurs unités». Dans un communiqué, Amnesty rappelle que l’opposition guinéenne a organisé mardi 16 août une marche pacifique pour demander plus de démocratie, de justice, de sécurité et de liberté. «La marche a été dûment notifiée aux autorités qui l’ont autorisée. Elle s’est déroulée sans incident, jusqu’à ce que la police ouvre le feu sur plusieurs personnes au niveau du rond-point de Bameto, un quartier de la capitale Conakry vers 17h30, tuant un jeune homme d’une vingtaine d’années d’une balle dans le cou et blessant au moins une autre personne», renseigne le document. Les personnes qui ont déposé le corps du jeune homme à l’hôpital, informe-t-on, ont déclaré au personnel médical, «qu’il ne prenait pas part à la marche et qu’il avait été tué sur sa terrasse, au troisième étage d’un immeuble donnant sur la rue». L’on informe également que le ministère guinéen de la Sécurité a fait une déclaration selon laquelle un policier a été interpellé le même jour. Cet incident n’est pas le premier à se produire en Guinée Conakry. «Au cours des dix dernières années, au moins 360 personnes sont mortes lors de manifestations en Guinée, dont 19 en 2015, et plus de 1 800 ont été blessées. La plupart des victimes étaient des manifestants, parfois de simples passants, tués par balles ou matraqués à mort par les forces de sécurité», conclut Amnesty.