Près de 27 ans après les Jeux olympiques de 1988 à Séoul, Cheikh Tidiane Boye, demi-finaliste du 800m, se rappelle de la médaille d’argent remportée par Amadou Dia Ba au 400m haies et surtout du discours d’avant compétition du Juge Kéba Mbaye venu à la rencontre de la délégation sénégalaise.
‘’Je peux vous dire qu’on entendait une mouche volait quand il a pris la parole mais surtout la fin du discours a été clôturée par des sanglots tellement c’était fort et émouvant’’, a rappelé le champion du monde militaire du 800 et du 1500m en 1989 et en 1992.
‘’Je me rappelle Babacar Niang (800m) et Dia Ba qui pleuraient à chaudes larmes’’, s’est souvenu l’ancien spécialiste du demi-fond.
‘’Ce sont des discours qui te poussent à te surpasser et à tenter l’impossible’’, a rappelé l’athlète à la retraite reconverti dans les affaires.
Décédé en janvier 2007 à l’âge de 82 ans, le Juge Kéba Mbaye a présidé la Cour suprême de 1963 à 1980 et le Conseil Constitutionnel de 1990 à 1993 .Et sur le plan sportif, il a été vice-président du CIO de 1988 à 1992. Il met sur pied en 1983 le Tribunal arbitral du sport (TAS), dont il reste président jusqu’à sa mort.
Cheikh Tidiane Boye qui a passé deux tours (premier tour et quart de finale) avant de se faire éliminer en demi-finale, raconte qu’après le discours du Juge Mbaye qui, à cette période, était membre influent du CIO (Comité international olympique), personne n’avait pris la parole.
‘’Personne n’avait senti la nécessité d’ajouter quelque chose tellement le discours était clair et concis et pourtant il y avait de grands dirigeants, le président Lamine Diack, le ministre des sports de l’époque (Abdoulaye Makhtar Diop)’’, a cité de mémoire l’ancien athlète.
Sur les pistes le lendemain, Boye a indiqué s’être souvenu de ces paroles et a dit : ‘’il n’est pas question de se faire éliminer dès le premier tour’’.
‘’J’étais avec Babacar Niang, la même volonté nous avait habité jusqu’aux demi-finales’’, a-t-il rappelé.
Arrivé dans la capitale sud-coréenne dans le top 50 du 800m, Cheikh Tidiane Boye indique avoir intégré à la fin de la compétition le top 12 avec un chrono de 1.46.93.
‘’Des jeunes athlètes bien encadrés peuvent réussir ce genre de performances’’, a-t-il estimé soulignant que ce n’est pas le potentiel qui manque.
‘’Et justement les autorités sont prêtes à mettre les moyens’’, a-t-il dit relevant l’importante somme dégagée pour prendre part aux JO de Rio (5 au 21 août).
‘’A notre époque, ce sont nos performances qui nous permettaient d’aller chercher des sponsors’’, a-t-il par ailleurs ajouté appelant à l’érection d’un centre de préparation olympique pour la crème de l’athlétisme national.