L’on s’achemine vers une paralysie du secteur des transports sur l’étendue du territoire national. Le dernier round des négociations avec l’Etat ayant échoué hier, mardi soir, les syndicats des transporteurs routiers mettent à exécution leurs menaces de grève, à compter de ce jour, mercredi 17 août et ce pour 48h. Les deux parties ont achoppé sur le premier point de revendication des syndicalistes: le problème des 4 bus (des transporteurs) arrêtés par la Douane parce qu’atteints par la limite d’âge.
Nous avons tenu une réunion aujourd’hui (hier mardi, ndlr) avec le gouvernement du Sénégal, mais nous ne sommes pas tombés d’accord. Nous maintenons notre mot d’ordre de grève de 48h». Gora Khouma, secrétaire général de l’Union des routiers du Sénégal (URS), annonce déjà la couleur. Les syndicats des transporteurs routiers du Sénégal mettent à exécution leur préavis de grève, aujourd’hui mercredi 17 et demain jeudi 18 août 2016. Leur rencontre de la dernière chance avec les autorités du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, convoquée hier, mardi 16 août, dans l’après-midi, ayant échoué, les syndicalistes ont confirmé leur mot d’ordre de grève de 48h à partir de ce jour, mercredi.
Un seul point divise l’Etat et les transporteurs qui étaient en négociations hier: la détention de 4 de leurs bus par la Douane. «On avait énuméré un certain nombre de points qui concernent le patronat, les routiers. Mais, comme le premier point c’était la saisie des bus par la Douane, on a été ce jour (hier mardi, ndlr) à Thiès. C’était 9 bus qui ont été arrêtés, mais ils ont lâché les 5 et ont pris les 4. Nous leur avons posé la question: «pourquoi vous avez saisi les 5 ?» Ils ont dit qu’il y avait un problème d’âge. Nous leur avons dit que le président de République avait pris un décret» pour mettre fin à la limitation d’âge, a confié Gora Khouma à nos confrère de Sud Fm Sen Radio, au sortir de leur rencontre avec l’Etat.
Selon le secrétaire général de l’URS, si quelqu’un parvient à importer une voiture qui dépasse la limite d’âge, c’est parce qu’il y a des failles quelque part. «Mais comment la Douane peut-elle accepter de régulariser ce véhicule ? Comment le service des mines du ministère des Transports peut-il accepter la régularisation de ce véhicule ?», s’interroge-t-il avant de relever ceci: «la Douane a régularisé, le ministère des Transport a régularisé et le véhicule commence à rouler. Un beau jour, la Douane le saisi. C’est cela le point d’achoppement».
Conséquence, les discutions entre les deux parties n’ont pu évoluer. «Il nous restait beaucoup de points à discuter. Mais, comme on ne pouvait pas dépasser ce point là, les autres qui concernent les routiers et autres ne pouvaient pas être entamés. Donc demain (aujourd’hui mercredi, ndlr), nous irons en grève», a-t-il martelé. Toutefois, les syndicalistes se disent toujours favorables au dialogue. «Néanmoins, les portes ne sont pas fermées. Si l’Etat veut continuer les discutions, nous sommes preneurs et demain les véhicules peuvent arrêter et les discutions continuer. Ce que nous voulons, c’est le bien-être des chauffeurs, mais tant que ce premier point n’est pas réglé, on ne peut pas avancer», a-t-il prévenu
SUR UNE PLATE FORME DE 27 POINTS : Seuls 7 ont été épuisés
Déjà avant le démarrage des négociations, Pierre Bakhan Gomis, un des membres des syndicats des transporteurs, soulignait que la levée du mot d’ordre était suspendue à l’issue des pourparlers. A l’en croire, une plate-forme revendicative comportant 27 points avait été déposée. «On a vidé les 7 points et il nous reste les 20. La rencontre de ce soir (hier mardi) à 16 heures sera la troisième sur la plateforme revendicative».
Le syndicaliste qui attire l’attention du président de la République, du Premier ministre et de son gouvernement sur le fait que «le secteur des transports routiers est un secteur sérieux qui peut être considéré comme le berceau de tout», liste leurs griefs. «Le premier point était le problème avec la Douane. On est en train de changer le parc automobile sur le plan urbain. Pour le transporteur qui vient avec son car ndiaga-ndiaye, on estime le prix du car et cette somme est considérée comme une avance plus la somme qu’il doit d’abord présenter. Alors, à un moment, nous l’avons suspendu. Et, du coup, on prend le car et on ne te remet rien. C’est le deuxième point. Le troisième point, c’est le problème de la gare des Baux Maraichers couplé à celui du plaquage, de la concurrence déloyale et du maraudage qui est en train d’être effectif au niveau de Dakar, mais aussi sur le plan national et dans toutes les régions avec des véhicules particuliers qui n’ont pas le droit, qui n’ont pas le devoir d’exercer. Il y a aussi le problème de la tracasserie routière, policière. En tout cas, ce sont tous ces points qu’on a énuméré jusqu’au nombre de 27. On en est encore au 7ème point et il nous reste 20 autres à négocier à partir d’aujourd’hui à 16 heures au ministère».
Précisons que l’Association de financement des transports urbains (Aftu) et Dakar Dem Dikk (DDD) ne sont pas partants pour cette grève de 48H.