Corruption : Le flic risque 4 mois de prison #aDakar

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Corruption : Le flic risque 4 mois de prison

Publié le jeudi 18 aout 2016 | Le Quotidien

© Autre presse par DR
Corruption: Le policier mis en cause dans l`affaire de la vidéo a été arrêté

Le procureur n’a pas été tendre avec le flic, Alassane Diallo, poursuivi pour corruption et confondu par une vidéo qui prouve sa culpabilité. A la barre, il a reconnu les faits et sera fixé sur son sort demain.

Il était seul au monde. Alassane Diallo, policier ripou, qui faisait face au juge hier, a juste compté sur l’assistance de sa famille. Ses collègues l’ont abandonné à son sort qui sera fixé demain. Il répondait hier du délit de corruption, en compagnie de la dame Sokhna Bousso Guèye qui a comparu aussi pour corruption active et diffusion d’images à caractère personnel. Stoïque à la barre, le flic n’a pas cherché à altérer la vérité. Il a reconnu sans ambages avoir reçu de l’argent de la dame. Seulement, il considère cet argent comme un cadeau. «Je ne leur ai pas demandé de l’argent. J’établissais l’attestation, elles ont refusé et ont commencé à me supplier. Jusque-là, il n’y avait pas de corruption. Elles me disaient : «Tonton, Papa bal niou.» Et quand je leur ai remis le permis de conduire, elles m’ont remis l’argent. Je l’ai pris pour un cadeau», a-t-il déclaré devant la barre. La dame Sokhna Bousso Guèye, qui a comparu sans sa collègue partie en voyage après les faits, renchérit : «Quand il nous a interpellées, il nous a approchées en nous demandant la somme de 3 000 francs. Ma collègue n’avait pas cette somme. Nous lui avons proposé la somme de 2 000 francs, mais il a refusé de les prendre. Ma collègue m’a demandé 1 000 francs pour compléter le montant que nous lui avons remis.» Elle précise en outre que c’est une fois à la maison que sa collègue lui a montré la vidéo de la scène. Toujours, d’après la prévenue, elle lui a demandé comment elle a réussi à produire ce film à leur insu. Et deux jours après les faits en se rendant en ville, sa collègue, poursuit-elle, a rencontré le policier en question. Et quand elle l’a interpellé, il ne l’avait pas reconnue. C’est ainsi qu’elle s’est présentée à lui en lui rappelant que c’est elle qu’il avait interpellée dans la circulation, il y a quelques jours. Et à en croire Sokhna B. Guèye, le policier lui a même signifié qu’elle a envoyé la vidéo sur facebook. Pour sa défense, Sokhna B. Guèye soutient qu’elle ne savait pas que sa collègue avait filmé les discussions et qu’elle n’a pas reçu sur son portable cette vidéo et ne l’a pas publiée aussi. Cet argument n’a pas convaincu le Parquet. «Mais en remettant l’argent à votre collègue, vous saviez que son comportement était anormal, mais vous l’avez aidée à atteindre ses fins», lui a notifié le procureur. Il tonne : «Ce que vous avez fait est plus grave.» Toutefois, pour le procureur, elle ne peut être poursuivie pour la diffusion de la vidéo, mais pour corruption active en ce sens qu’elle a reconnu avoir remis à sa collègue de l’argent. «C’est de la corruption, a-t-il martelé. On pouvait louer leur acte si c’était pour dénoncer, mais tel n’a pas été le cas, regrette-t-il. Elles ont jeté la Nation en pâture et nous condamnons leur acte avec la même énergie que l’acte du policier», a-t-il ajouté. Par ailleurs, il estime que le policier peut bénéficier de circonstances atténuantes après 18 ans de bons et loyaux services. Seulement, il n’est pas allé au bout de sa logique en demandant de condamner les prévenus à 1 an dont 4 mois ferme. En se démarquant de ses confrères qui ont plaidé la clémence, Me Abdou Dialy Kane a demandé la relaxe. Selon lui, le policier n’est pas coupable. Car pour que la corruption puisse être constituée, il faut un pacte de corruption. Ce qui fait défaut dans cette affaire où il pense que son client est une victime. La robe noire a sollicité de ne pas sacrifier la vie d’un agent de police au nom de la lutte contre la corruption qui n’existe pas. Selon lui, les véritables corrupteurs ne sont pas inquiétés. «Ce qu’il y a lieu de sanctionner, suggère-t-il, c’est l’acte posé par les dames.» L’affaire sera vidée le 18 août.