Dans un communiqué publié le 11 août dernier, la Commission de l'Union Africaine (UA) a demandé à ses Etats membres de soumettre les noms des candidats aux postes de président et de vice-président, au plus tard le 30 septembre. Concernant les huit autres postes de commissaire, les candidatures doivent être soumises aux régions électorales de l'UA, le 19 août, et à la Commission de l'Union au plus tard, le 16 septembre.
Le Sénégal a déjà annoncé la candidature d'Abdoulaye Bathily, l'actuel envoyé spécial de l'ONU pour l'Afrique centrale. Qui bénéficie du soutien total du président Macky Sall et de la majorité des pays du bloc de l’Afrique de l’Ouest. La candidate et ministre des Affaires étrangères du Botswana, Pelonomi Venson-Moitoi, n'avait pu obtenir suffisamment de voix, lors du dernier sommet de l'UA dans la capitale du Rwanda. Elle a annoncé sa candidature et se montre confiante. La semaine dernière, elle a annoncé un plan pour sa nouvelle campagne qu’elle se garde pour le moment de révéler, afin d’éviter que les concurrents ne la plagient. Venson-Moitoi pourra encore une fois compter sur le soutien de la région australe de l’Afrique, sa candidature ayant été approuvée lors de la réunion ministérielle de la SADC sur la paix et la sécurité à Maputo, le 6 août dernier.
A propos de l'Afrique de l'Est, la rumeur veut que l'ancien président de la Tanzanie, Jakaya Kikwete, soit le nouveau candidat. Il faut dire que le précédent candidat de cette région, Specioza Wandira Kazibwe de l'Ouganda, a été battu, dès le premier tour du scrutin de Kigali, en juillet dernier. Quant à l'Afrique du nord, elle n'a jamais dirigé la commission de l’UA. Le ministre des Affaires étrangères de l'Algérie et ancien commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra, qui a longtemps été favori pour l’élection de juillet dernier à Kigali, avait finalement décidé de ne pas postuler. Mais, si le ministre Lamamra devait se remettre dans la course pour Addis-Abeba, l'Algérie devrait alors renoncer à son poste actuel de commissaire pour la paix et la sécurité occupé par le très respecté diplomate algérien Smaïl Chergui.
Beaucoup de tractations en coulisses pour éviter un nouveau fiasco
Il faut dire que cette fois-ci, l'UA a tout fait pour que les Etats membres évitent d’attendre la dernière minute pour annoncer leurs candidats, comme cela a été le cas en juillet dernier. D'ici la fin septembre donc, de nouveaux candidats pourraient se signaler. En attendant, dans les coulisses de l’UA, des diplomates nourrissent l’espoir que l’un ou l’autre des candidats de l'Afrique de l'Ouest ou de la région australe du continent soit accepté comme candidat du compromis qui puisse à la fois satisfaire la CEDEAO et la SADC. A défaut, un autre compromis pourrait consister à élire un président issu d'un petit pays avec une bonne expérience technique, qui pourrait mettre fin à l'impasse entre les régions et les blocs linguistiques. C'est dans ce sens que la candidature du Bissau-guinéen Carlos Lopez, actuel secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies, est agitée. Quel que soit le cas de figure, les CV des candidats seront examinés de très près, avant l'élection d'Addis-Abeba.