Le Président de l’Union des Magistrats du Sénégal (Ums), le juge Maguette Diop est formel. La justice sénégalaise n’a rien à avoir dans les affaires dites protocole de Rebeuss et Doha et qui ont conduit respectivement à la libération de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck et l’ancien ministre d’État, Karim Wade. Invité du jour de l’émission Grand jury de la Radio futurs médias (Rfm privée), le dimanche 14 août, Maguette Diop a indiqué que la «justice a fait ce qu’elle avait à faire» dans ces deux affaires. Donc, elle n’a rien à se reprocher.
«Si la loi a été respectée dans toute sa rigueur, pourquoi trouver à en redire ? Le président de la République a usé de son pouvoir de grâce, en quoi la justice est-elle concernée ? La justice est faite et définitivement faite. Dans cette affaire, les magistrats ont appliqué la loi. Je le dis de façon péremptoire jusqu’à ce qu’on m’apporte les preuves que les magistrats ont été instrumentalisés dans cette affaire et dans toutes les autres affaires…», a déclaré le Président de l’Ums au sujet de la grâce accordée au fils de l’ancien président de la République qui séjourne depuis au Qatar.
Poursuivant son propos, le magistrat s’est dit par ailleurs favorable à la poursuite de la politique de la traque des biens supposés mal acquis. À ce propos, il a invité l’État du Sénégal qui «doit mener jusqu’à terme cette politique» à ne pas mettre fin à cette traque qui est au «ralenti» «comme un boudin». Auparavant, le juge avait indiqué au sujet du protocole de Rebeuss que les magistrats n’ont rien à voir avec ce dossier qui, selon lui, «ne concerne que des politiques».
Par ailleurs, le président de l’Union des Magistrats du Sénégal a nié toute ingérence de l’Exécutif dans la manière de distribuer la justice. Même s’il plaide pour le renforcement de l’indépendance de la justice, le juge Maguette Diop a indiqué qu’il n’existe «aucun lien ombilical entre la justice et l’Exécutif». «Les magistrats du Sénégal sont absolument indépendants. Je me base sur des faits concrets. J’aimerais que l’on me dise en quoi on douterait sur l’indépendance des magistrats. Les magistrats ne versent jamais dans une victimisation à outrance.
Ce sont d’honnêtes gens qui ont de la dignité, de l’honorabilité à conserver. L’indépendance est un comportement de tous les jours. Le magistrat doit s’affranchir de toutes les pesanteurs. Le juge doit observer l’obligation de neutralité vis-à-vis de tout le monde, de son chef religieux, de sa famille… Il est mis en place un mécanisme pour que qui s’écarte de ce code de conduite soit sanctionné !», tranche le magistrat.