Les dirigeants de la société concessionnaire de l’autoroute à péage ont finalement décidé de faire contre mauvaise fortune bon cœur, et de renoncer à leur demande de compensation pour manque à gagner. Mieux, ils ont dans la foulée, annoncé leur intention de renégocier les tarifs du péage à la baisse.
La direction de Eiffage Sénégal a saisi le président de la République, pour lui annoncer que l’entreprise renonçait à sa demande d’une compensation de 8 milliards de francs Cfa du fait du retard. Dans sa lancée, ladite direction a également indiqué la bonne volonté de l’entreprise à renégocier les tarifs du péage, en particulier sur le second tronçon, qui devra relier Diamniadio à Mbour. Si les pouvoirs publics n’ont pas voulu faire dans la jubilation, il n’en reste pas moins que cela les conforte dans la position qu’elles avaient prise dans cette affaire, surtout en ce qui concerne le chef de l’Etat (voir Le Quotidien n°4052 et 4053 du mercredi 10 et du jeudi 11 août 2016). Pour rappel, le Président Macky Sall n’a pas du tout apprécié que la direction d’Eiffage-Senac, qui gère la concession de l’autoroute à péage, n’ait pas accepté de réviser à la baisse les tarifs jugés exorbitants qu’elle fait payer aux usagers. Ce qui, aux yeux du Gouvernement, aurait pu se justifier par le fait que depuis l’ouverture du péage, les revenus du concessionnaire n’ont jamais fluctué à la baisse, et son seuil de rentabilité, s’il n’a pas été atteint, ne devrait pas être loin à l’être. Mais la goutte qui a fait déborder le vase de Macky Sall, aura été la demande par le concessionnaire de l’autoroute, d’une compensation de 8 milliards de francs Cfa, au motif que le retard enregistré par l’ouverture de l’aéroport de Diass (Aibd), aura occasionné pour le nouveau tronçon du péage, un manque à gagner difficile à combler. Pour une entreprise dont, à l’heure actuelle, l’Etat ne tire que la Tva sur le ticket du péage, ce qui n’est pas énorme, c’était difficile à supporter. Non seulement l’Etat a donné une fin de non-recevoir aux demandes de la société, mais en plus, Macky Sall avait pris la résolution de ne pas honorer la demande qui lui avait été faite de présider à l’inauguration du second tronçon de ce péage, pour marquer de cette manière, son fort mécontentement. Cette attitude a poussé les dirigeants de la société Eiffage à faire amende honorable et à revoir leur attitude hautaine, qui tendait à démontrer que le contrat de concession les couvrait amplement, et que l’Etat n’avait aucune prise sur eux, sauf à vouloir risquer d’encourir des sanctions au plan international. M. Gérard Senac, le Dg de la société Eiffage-Sénégal, est toujours en convalescence en France, et il n’est même pas encore assuré qu’il pourra rejoindre Dakar au 19 prochain, date arrêtée pour l’inauguration. Mais on peut certainement s’avancer, en l’état actuel des choses, que son absence n’a pas empêché une communication intense entre la Présidence, le ministère de l’Economie et des finances, qui négociait avec ses services sur ce point, et lui, sur le moyen de ramener une bonne atmosphère de travail entre les partenaires.