A cause de la stigmatisation, plusieurs personnes vivant avec le Vih/Sida à Bakel se sont fondues dans la masse. Elles fuient aujourd’hui le regard des autres. Le centre conseil Ado de la ville est confronté à d’énormes difficultés pour mener à bien sa mission.
Les personnes vivant avec le Vih/Sida dans le département de Bakel souffrent doublement dans leur chair. En plus de faire face à la maladie, elles sont confrontées à la stigmatisation. A cause de cette situation, plusieurs d’entre elles se sont évaporées dans la nature pour fuir le regard inquisiteur des voisins et s’éloigner des railleries des parents. Mamadou Diop Ba, coordonnateur du centre conseil Ado de Bakel, renseigne : «La difficulté qu’on a aujourd’hui c’est que la stigmatisation reste toujours, c’est qui fait que les personnes vivant avec le Vih ne veulent pas encore s’afficher.» Selon lui, seul un cercle «restreint» connaît leur association et ses membres. Et cette stigmatisation a de «graves répercussions» sur le travail du centre. Diop Ba poursuit : «Souvent, ce sont des blocages par rapport à nos activités, par exemple les jeunes qui fréquentaient le centre, ils nous disent que nous voudrions venir mais quand on rentre dans le centre, les gens vont dire voilà ces personnes ont la maladie alors que ce n’est pas ça.» La stigmatisation et la discrimination frappent 38,8% des personnes vivant avec le Vih/Sida au Sénégal, a soutenu, lundi, à Dakar, le président du Réseau national des associations des personnes vivant avec le Vih, Amadou Moustapha Dia. Le centre conseil Ado organise, avec l’aide des partenaires, trois caravanes par trimestre pour sensibiliser sur les ravages de cette maladie. Dans le rapport allant du mois de janvier à juin 2016, ils sont au total 1 181 jeunes qui ont été dépistés dont 2 cas se sont avérés positifs, selon le coordonnateur du centre. Le centre a pour objectif de donner des informations sur la santé de la reproduction, le dépistage Vih/Sida, la consultation sage-femme, la prise en charge médicale des Infections sexuellement transmissibles (Ist) et l’accompagnement psychosocial.