Des prisonniers de la maison d’arrêt de Dakar ont observé, le 29 octobre 2015, une grève de la faim pour protester contre les longues détentions préventives et leurs conditions carcérales. Le ministre de la Justice du Sénégal, Me Sidiki Kaba, avait promis, à cette occasion, d’augmenter la ration journalière des détenus de 700 F Cfa à 1000 F Cfa à partir de 2016. Ibrahima Sall, président de l’Association pour le soutien et à la réinsertion des détenus du Sénégal, précise que rien n’a bougé.
En octobre 2015, des prisonniers de la maison d’arrêt de Dakar ont observé un mouvement de grève de la faim. Ils dénonçaient les longues détentions préventives et leurs conditions carcérales. Le ministre de la Justice Sidiki Kaba s’était rendu auprès des prisonniers de Rebeuss pour s’enquérir de leurs revendications. Joint par l’Afp, M. Kaba avait promis une accélération des procédures pour éviter les longues détentions provisoires et rappelé les efforts déployés et en cours pour l’amélioration du quotidien des détenus. Il a notamment souligné l’augmentation prévue à partir de 2016 du montant de la ration journalière par prisonnier, qui passera d’un peu de 700 F Cfa actuellement à 1.000 F Cfa.
Sauf que cette mesure, d’après le président de l’Association pour le soutien et à la réinsertion des détenus du Sénégal, annoncée sous le feu de l’actualité, tarde à être concrétisée. Loquace, sans citer de nom, Ibrahima Sall recadre : « J’ai formellement démenti une autorité qui disait que la ration journalière des détenus a été revue à la hausse. Au moment où je vous parle, elle s’élève à 700 F Cfa. Et, j’ai le projet de loi qui a été voté à l’Assemblée nationale.»
Motifs des incarcérations en chiffre
Le rapport de l’administration pénitentiaire a annoncé que les détenus sont incarcérés pour la plupart pour des infractions comme le vol et le recel (34 %), le trafic et l’usage de drogue (25,6 %), l’escroquerie et l’abus de confiance (9,7%), les coups et blessures volontaires (7,8 %), le viol et l’attentat à la pudeur (2,04 %), l’homicide involontaire (2,07 %), le vagabondage et la mendicité (1,98 %) et les menaces, violences, voies de faits et injures (1,85 %).