Le Président Macky Sall s’est prononcé sur le débat sur la nationalité du candidat à la Présidentielle. Devant ses alliés de Benno bokk yaakaar, il a opposé les cas de Abdou Diouf et de Abdoulaye Wade qui, selon lui, auraient dirigé tous les deux ce pays en ayant des statuts différents.
La question de la nationalité, ou plutôt de la double nationalité des dirigeants de la nation sénégalaise, semble devoir intéresser jusqu’au plus haut niveau de la République. C’est ainsi que Le Quotidien a appris que même le Président Macky Sall y a apporté son grain de sel, jeudi dernier, au cours d’une rencontre avec les leaders de la coalition Benno bokk yaakaar (Bby), qui soutiennent son gouvernement. Le chef de l’Etat a indiqué que dans cette affaire, la transparence n’a jamais été le fort de nos dirigeants. Alors que la loi impose que le président de la République soit de nationalité exclusivement sénégalaise, Macky Sall a affirmé à ses interlocuteurs que son prédécesseur Abdoulaye Wade n’a jamais renoncé à sa nationalité française. Et mieux, a assuré le Président Sall, c’est en tant que citoyen français que Me Wade résiderait en France. Une situation qui serait tout à fait différente du cas de Abdou Diouf. Au cours de la même rencontre avec ses alliés, Macky Sall a révélé avoir reçu de l’ancien président de la République et par ailleurs, ex-secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), sa carte de séjour en France, ainsi que celle de son épouse Elizabeth. A en croire toujours Macky Sall, c’est quand il a été informé du débat en cours au Sénégal que son autre prédécesseur socialiste a pris de lui-même l’initiative de lui envoyer ces documents prouvant qu’il a toujours gardé sa nationalité sénégalaise. On se rappelle que ce débat sur la double ou multiple nationalité, a ressurgi à l’occasion de la révision du Code électoral. Benoît Sambou, qui faisait partie des représentants du pôle de la majorité, avait attendu le dernier jour des débats pour introduire une proposition qui imposerait à tout candidat à la présidence de la République, d’être de nationalité exclusivement sénégalaise, ou s’il est binational, de prouver qu’il aura renoncé à ses autres nationalités, au moins cinq ans avant le jour du scrutin. Si l’opposition et les non alignés ont rejeté cette proposition, Benoît Sambou, lui, affirme qu’elle sera discutée à la reprise des discussions sur le code électoral.