M. Mamadou Lamine Badji chargé des revendications de l’intersyndicale de la Société nationale es télécommunications (Sonatel) a dénoncé samedi à Dakar, le blocage de la croissance externe de cette société de téléphonie par France Télécom, son partenaire stratégique.
Il était un des invités des samedis de l’économie, une rencontre mensuelle de réflexions organisée par la Fondation Rosa Luxemburg et ARCADE et axé sur le thème « La Sonatel : fleuron de l’économie ou symbole de pillage du patrimoine national ? ».
« Depuis cinq ans, avance-t-il, France télécom bloque la croissance externe de Sonatel. Or 50% des résultats de cette société sont réalisés au niveau de ses filiales ». La Sonatel dispose des filiales au Mali, en Guinée, en Guinée Bissau et récemment en Sierra Leone.
Parmi les nombreux blocages de France Télécom, M. Badji évoque le détournement des trafics des filiales de Sonatel vers la Côte d’Ivoire alors qu’ils passaient par le Sénégal. Il a aussi dénoncé « le blocage des investissements de Sonatel par France Télécom, sans compter le contrôle du comité des achats de cette société par le Directeur général adjoint, un poste occupé par un français ». Pourtant, souligne M. Badji, quand France télécom échoue au Niger, elle amène les ressources humaines de Sonatel pour débloquer la situation.
Sur un autre registre, le syndicaliste de la Sonatel a déploré le pillage des ressources de cette société par France Télécom à travers des redevances de la marque Orange ainsi que d’autres facturations de services rendus.
« Aujourd’hui, France Télécom veut faire de Sonatel une filiale. C’est pourquoi elle veut acquérir 9% supplémentaire des actions de cette société », affirme M. Badji.
France Télécom détient actuellement 42% du capital de Sonatel contre 27% pour l’Etat Sénégalais, 10% pour le personnel et le reste par les investisseurs de la Bourse régionale des valeurs mobilières.
MS/APA