Le Front patriotique pour la défense de la République ne partage pas l’idée de la majorité sur la refonte du fichier électoral, un des points de désaccord sur le Code électoral qui, pourtant, est envoyé en session extraordinaire. Le Pds et ses alliés rejettent le principe de radiation des électeurs.
Les divergences entre le pouvoir et l’opposition, au cours des travaux de la revue du code électoral, étaient au menu du point de presse du Front patriotique pour la défense de la République. Le Parti démocratique et ses alliés ont d’emblée rejeté «le principe de confirmation et de radiation automatique» d’électeurs inscrits, une des questions prévues dans le projet de refonte partielle du fichier électoral qui a été retirée de l’Assemblée nationale après contestation. C’est justement un point de désaccord entre les pôles de la majorité et ceux de l’opposition et des non-alignés qui sera à l’ordre du jour de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale ouverte mercredi.
Derrière cette proposition de la majorité de se débarrasser du «stock mort», le Fpdr voit une astuce pour «calibrer le fichier électoral». Le coordonnateur de ce front de l’opposition de s’interroger : «Dans l’exposé des motifs du projet de loi portant refonte du fichier électoral, l’Administration parle de stock mort dans le fichier alors que celui-ci n’est même pas encore audité pour savoir ce qu’il y a dedans. Comment pouvez-vous dire qu’il y a un stock mort dans le fichier électoral alors que vous ne l’avez pas encore audité ?»
L’audit physique de tous les électeurs par leur passage à des commissions administratives n’enchante pas également Mamadou Diop Decroix et Cie. Selon eux, si le Gouvernement procède ainsi, il va radier du fichier électoral non seulement les personnes décédées mais aussi supprimer les noms des malades, voyageurs et autres. Ils proposent que les vivants qui ne désirent plus voter se déplacent «là où la loi le prévoit et disent qu’ils ne veulent plus être dans le fichier, donc le problème est réglé». Et pour le cas des disparus, ils recommandent une étroite collaboration entre les structures qui enregistrent les décès dans les quartiers et la Direction de l’automatisation du fichier afin de gommer purement et simplement les noms des morts. Dans le même sillage, ils ont dénoncé le fait que «le fichier ne soit pas audité depuis 2012» et qu’il ne soit «plus en ligne sur internet depuis cette date».
Toujours sur le registre des élections, Decroix et ses camarades révèlent qu’il existe aujourd’hui «560 bureaux fictifs» dans les pays étrangers où les Sénégalais votent. Après avoir montré son refus pour l’augmentation du nombre de députés dans un contexte «économique difficile et un Parlement qui peine à faire ses preuves», le Fpdr dénonce le mode de répartition par poids démographique en fonction des départements au Sénégal, et que pour les députés de l’extérieur, le Gouvernement se réfère au nombre d’inscrits.