Le procès de Moustapha Guèye a eu lieu ce mercredi 3 août. Le procureur a requis le sursis et une amende d’un million de francs à titre de dommages et intérêts. Le délibéré est fixé au 17 août prochain.
Moustapha Guèye risque le sursis, si le tribunal de Grande Instance suit le réquisitoire du procureur. L’agent de recouvrement du Trésor public de Kolda, reconverti en caissier sans aucune formation, était devant la barre, hier. Il a reconnu le détournement de deniers public qui lui est reproché. Moustapha Guèye, âgé de 32 ans, soutient avoir été marabouté par un individu non identifié. A l’en croire, ce dernier s’est rendu à quatre reprises dans son bureau pour solliciter une aide financière.
Le prévenu a expliqué aux juges qu’à deux reprises, il a remis un billet de mille francs à ce vieux cultivateur. La dernière fois, l’individu lui a remis des arachides, du lait et de la poudre, en lui conseillant de prendre un bain avec. Ce que Moustapha Guèye a fait. « Une semaine après, dit-il, il a constaté un manquant de 40 millions de francs ». A ce stade, le procureur a voulu savoir pourquoi il n’a pas porté plainte, après en avoir fait le constat. Moustapha Guèye a tergiversé, sans apporter une réponse précise.
Le président du tribunal de poursuivre : ‘’Est-ce que vous avez expliqué ce manquant à votre patron ?’’ Moustapha Guèye a répondu par la négative. ‘’Pourquoi ?’’ Le prévenu a expliqué qu’il ne voulait pas que son patron soit au courant. « C’est ce qui m’avait poussé à vendre mes biens et faire un prêt de 15 millions auprès d’un de mes amis. C’est le total de cet argent qui m’a permis de rembourser une partie de la somme manquante », a-t-il dit, avant de préciser que « ses avantages trimestriels tournaient autour d’un million cinq cent mille francs ».
Sur les 14 704 265 francs restants, Moustapha Guèye soutient avoir remboursé 12 200 000 francs. Il a expliqué aux juges que « dans certains services, il y a des cas plus graves que cette affaire pour laquelle il est poursuivi et qui ont été réglés à l’amiable ». Cette dernière déclaration a irrité le procureur. « Moustapha Guèye est de mauvaise foi. Car il a osé prononcer ces mots, en tant qu’agent de l’Etat’’, a-t-il martelé. Sur la question du maraboutage, le représentant du parquet a soutenu que le prévenu veut leur faire croire à des esprits maléfiques, afin d’échapper à la sanction pénale. Ce qui ne passera pas. Il a donc requis le sursis et une amende d’un million de francs à titre de dommages et intérêts. L’agent judiciaire de l’Etat a lui réclamé la restitution intégrale des 14 704 265 francs et une amende de trois millions de nos francs.
Les juges ont décidé de statuer sur le sort de Moustapha Guèye le 17 août prochain, date du délibéré.