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© Autre presse par DR
L`ancien Premier ministre Abdoul Mbaye a lancé son parti politique |
Inculpé par le Doyen des juges pour faux, usage de faux en écritures publiques et tentative d’escroquerie, Abdoul Mbaye a tout nié. Face à la presse samedi, l’ex-Premier ministre a accusé l’Etat d’être derrière ses ennuis judiciaires pour tenter de le museler.
L’ex-Premier ministre, Abdou Mbaye, s’est lavé à grande eau. En conférence de presse samedi, il a nié avoir fait du faux en modifiant son statut matrimonial qui lui a valu son placement sous contrôle judiciaire. Selon M. Mbaye, lui et son ex-femme ont adressé une requête conjointe au juge des mariages, en l’occurrence le président du Tribunal départemental de l’époque, pour modifier leur régime matrimonial qui était la communauté des biens. «En 1994, nous avons ensemble décidé de faire commuer ce régime de communauté en régime de séparation de biens. Il a rendu une ordonnance transformant notre régime de communauté de biens en régime de séparation de biens», précise-t-il.
Selon l’ex-Premier ministre, le greffier en chef du Tribunal départemental de Dakar a transmis cette ordonnance directement à l’état civil de l’hôpital Principal de Dakar sur laquelle les références et l’objet ont été portés en marge du registre de mariage. Ensuite, dit-il, le livret de famille a été également mis à jour après toutes ces modifications. 20 ans après, il a décidé de divorcer en soumettant au juge le livret de famille réactualisé. C’est le début de l’affaire. «La présidente du Tdd, au lieu de se limiter à instruire et juger la procédure de divorce, a adressé une lettre au procureur pour lui demander que je sois poursuivi tout en continuant à rester juge du divorce devenant ainsi à la fois juge et partie», accuse-t-il. Il poursuit : «La Présidente du Tdd aurait demandé à un officier d’état civil à la retraite de raturer en totale violation de la loi la mention qu’il avait à l’époque portée en marge du registre des mariages dont il avait également fait mention dans le livret de famille à ma demande. Ce faux dont on parle ne m’a pas encore été présenté. Je n’arrive pas à identifier le faux dont j’aurais pu être le complice sans avoir accès aux documents d’état civil, et sans les avoir établis. Du faux qui n’existe pas et de la tentative d’escroquerie sans préjudice ni plaignant est une innovation de la justice sénégalaise.»
Inculpé par le Doyen des juges pour complicité de faux commis en écritures publiques et tentative d’escroquerie portant sur les biens de son ex-épouse, Abdoul Mbaye a du mal à comprendre cette décision. «Cette inculpation assortie d’un contrôle judiciaire vise à limiter ma liberté de déplacement hors du territoire. Comment une affaire privée de divorce a-t-elle été transformée en ridicule complot d’Etat ?», s’interroge le banquier à la retraite. Il donne les détails de ce «complot d’Etat» : «Une tentative d’escroquerie au préjudice d’une épouse ne peut donner lieu à une procédure pénale sanctionnée par une inculpation et une mise sous contrôle judiciaire. J’ai la forte conviction qu’on cherche à m’interdire de parler. Je ne serais pas surpris que l’on cherche à réfléchir à une disposition de la loi qui pourrait empêcher un Sénégalais ayant renoncé à une nationalité étrangère au profit de la nationalité sénégalaise qu’on lui dise vous ne pouvez pas vous présenter.» Cette situation l’exaspère fortement. «Je ne supporte pas d’être soumis à ce type d’interdiction.»
Malgré cette procédure qui porte «la signature de l’Etat», Abdoul Mbaye soutient qu’il continuera son «combat» en défendant les intérêts du pays, notamment ceux relatifs aux ressources pétrolières et gazières. «Nous avons parlé à la Chine, à la France. Ce que je sais finira par se savoir», ajoute-t-il.
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