L’arrêt rendu par le Conseil constitutionnel, le mardi 5 mars, déclarant constitutionnelles les lois relatives au délit d’enrichissement illicite et la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), continue de susciter des contestations. Après la réaction du collectif des avocats de Karim Wade, la Rencontre africaine des droits de l’Homme (RADDHO) s’est invitée au débat, pour dénoncer une régression.
‘’Régression en matière de protection des droits humains’’. C’est ainsi que la Rencontre africaine des droits de l’Homme (RADDHO) analyse l’arrêt du Conseil constitutionnel déclarant constitutionnelles les lois relatives au délit d’enrichissement illicite et la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI). Dans un communiqué parvenu à la rédaction de ‘’EnQuête’’, l’organisation dirigée par Aboubakry Mbdoji s’insurge contre cette décision des ‘’5 sages’’ prononcée à l’encontre de Karim Wade.
Pour la RADDHO, ‘’au moment où la Cour suprême affirme de manière claire et nette la primauté du droit international des droits de l’Homme sur la loi nationale contraire, le Conseil constitutionnel, par manière de rétropédalage, consacre le principe que la loi nationale peut déroger, selon le bon vouloir du législateur, aux principes édictés par les Conventions internationales ratifiées par l’Etat du Sénégal’’.
Une situation que la RADDHO regrette ‘’profondément’’ et qualifie ‘’d’abaissement du niveau de protection des droits des Sénégalais et des personnes vivant au Sénégal, découlant de l’arrêt du Conseil constitutionnel’’. Apparemment, outrée par cette affaire, la RADDHO de laisser entendre que ‘’le temps des souverainetés absolues est révolu’’.
Avant d’ajouter que ‘’toute décision allant à contre-courant du droit international encourt la censure au niveau de la justice internationale’’. Sur sa lancée, l’organisation des droits de l’Homme semble sensibiliser la Cour suprême qui doit à nouveau statuer sur la requête des conseils de Karim Wade. ‘’L’arrêt du Conseil constitutionnel ne devrait pas lier la Cour suprême’’, souligne la RADDHO. Aussi elle garde espoir que cette juridiction ‘’affirmera en tant que de besoin, la primauté du droit international des droits de l’Homme sur toutes lois nationales contraires’’.