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Les avocats des victimes sur les réparations : «C’est une satisfaction»
Publié le lundi 1 aout 2016  |  Le Quotidien
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




Les avocats des parties civiles ont exprimé modestement leur joie après l’annonce de la décision du juge Kam condamnant Habré à payer 53 milliards F Cfa aux 4 733 victimes. «C’est un sentiment de satisfaction que les réparations soient accordées», s’est réjouie Me Jacqueline Moudeïna, avocate principale d’une partie des victimes qui avait réclamé à la Chambre d’assises 168,385 milliards F Cfa de dommages. Elle a déploré cependant le Me Jacqueline Moudeïnarejet des réparations collectives, notamment l’érection de monuments sur les sites de grands massacres qu’elle avait demandée à la Chambre. Me Assane Dioma Ndiaye a déclaré que les juges se sont cantonnés uniquement sur le volet financier.

«Nous pensons que l’érection de monuments pour les victimes est tout aussi importante que les questions pécuniaires», indique-t-il. Il dit attendre l’entièreté du jugement pour savoir pourquoi les juges n’ont pas donné suite à leur demande de réparation collective et éventuellement voir avec les victimes et ses collègues s’il y a lieu de faire appel sur ce point car, souligne-t-il, «cette décision doit faire jurisprudence».
Pour ce qui est des indemnisations, les avocats des victimes se sentent soulagés de voir allouée à chaque catégorie de victimes un montant. Ils se sont réjouis également du fait que les juges aient validé les saisies des biens de Hissein Habré demandées par la Chambre d’instruction. «Un bon début» pour les victimes, savoure Me Moudeïna. La valeur de ces biens suffira-t-elle pour indemniser toutes les 4 733 victimes ? Me Assane Dioma Ndiaye rassure : «Au cas où le condamné ne serait pas solvable, nous allons mettre en œuvre le fonds d’indemnisation, prévu par le Statut des Chambres africaines extraordinaires (Cae)», note l’avocat. Une autre paire de manches pour les conseils des victimes qui vont se confronter à l’alimentation de ce fonds, car le même statut prévoit que ce sont des Etats ou simples bonnes volontés qui alimenteront ce fonds. Ce qui n’est pas gagné d’avance. Me Assane Dioma Ndiaye promet avec ses collègues de mener le combat auprès de l’Union africaine qui, selon lui, doit être conséquente. «C’est elle qui a décidé de la tenue de ce procès. Elle ne doit pas se limiter à la déclaration de culpabilité. Maintenant que des sommes sont allouées, l’Ua doit s’assurer que ces victimes soient indemnisées», déclare l’avocat sénégalais.
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