L’union nationale des mareyeurs-exportateurs du Sénégal (UPAMES) a décidé de "redorer le blason du poulpe sénégalais", qui a perdu sa crédibilité sur les marchés extérieurs, en améliorant sa compétitivité a affirmé, jeudi à Mbour (ouest), son secrétaire général, Makhtar Thiam.
"L’Etat a déployé des moyens colossaux pour mettre aux normes les quais de pêche et a organisé les acteurs, notamment dans la zone de Mbour. Les mareyeurs-exportateurs et autres industriels aussi se sont organisés pour mettre en place leur propre label de pêche durable, pour régénérer la ressource, mais avec de mauvaises pratiques constatés à Mbour, la qualité de notre poulpe est mise en doute", a dénoncé M. Thiam.
Ainsi, face à la détérioration de la qualité du poulpe sénégalais, l’UPAMES, en collaboration avec les services déconcentrés du ministère des Pêches et de l’Economie maritime, a réuni les acteurs concernés du département de Mbour, pour une session de sensibilisation qui s’est tenue dans les locaux du service départemental des pêches et de la surveillance.
"Le trempage du poulpe qui consiste à mettre de la glace et de l’eau pour gonfler artificiellement le poids des produits nuisent considérablement à la qualité et à l’image du poulpe sénégalais et l’image de notre pêche, d’une manière générale", a-t-il déploré.
Makhtar Thiam a en outre précisé que le cadre réglementaire et législatif existe pour permettre à l’administration des pêches de jouer son rôle, mais faute de moyens humains et financiers, celle-ci ne peut rien faire, "puisque le code de la pêche n’est appliqué strictement" sur les plages.
C’est pourquoi, selon lui, n’ayant pas les moyens légaux nécessaires à la lutte contre les pratiques malsaines, l’UPAMES, avec l’appui de l’Etat, veut mettre en place un système qui leur permet de "sanctionner librement" les faussaires identifiés.
"Il nous faut mettre en place une filière poulpe dans les zones de Mbour et Joal-Fadiouth pour que tous les acteurs concernés puissent être identifiés et responsabilisés avec un cahier de charges et des engagements précis.
Pour ce faire, il faut un cadre législatif et réglementaire, pour que la police, la gendarmerie et l’administration des pêches puissent jouer pleinement leur rôle, a proposé Makhtar Thiam.
Rappelant que le poulpe est le premier produit en matière d’exploitation en faisant rentrer beaucoup de devises dans l’économie sénégalaise, il a déclaré que ce produit peut permettre de gagner plus et mieux et de pouvoir redistribuer la plus value au niveau des quais de pêche et de la population.
"C’est pourquoi nous sommes en train de travailler à une prise de conscience des acteurs par la persuasion et la pédagogie pour expliquer les uns et les autres sur les enjeux de l’heure", a insisté Thiam.