C’est déjà le chaos à Saint-Louis et à Kaffrine. Les pluies tombées dans ces deux villes ont provoqué de nombreux dégâts et deux morts. Le gouvernement a décidé de réactiver le Dispositif territorial de gestion stratégique et de suivi opérationnel des inondations.
La générosité du Ciel n’est pas une bénédiction pour les populations de Kaffrine et de Saint-Louis. Dès qu’il a ouvert ses vannes, il a aussi semé la panique et la désolation dans son sillage. Dans la capitale du Ndoucoumane, le bilan est déjà lourd : 2 morts par noyade, 90 concessions détruites et des larmes de désolation. Dans la capitale du Nord, les quartiers comme Diamaguène, Ndiolofène, Cité Niakh, Médina Darou, Darou et Pikine ont bu l’eau jusqu’au... lit dès la première précipitation.
Désarmé, Abdoulaye Villane, maire de Fatick, appelle au secours pour sortir les Kaffrinois, devenus des lacustres, des eaux. Le chaos, qui accompagne cette installation rapide de la saison des pluies, a tiré les populations et les autorités du sommeil. Pourtant, l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) avait annoncé un mois de juillet pluvieux dans les régions Centre, Sud et Est du pays. Ces prévisions avaient été étayées par le Centre africain pour les applications de la météorologie au développement et le Centre régional Agrhymet/Cilss lors de son forum sur les prévisions climatiques saisonnières des caractéristiques pluviométriques, agro-climatologiques et hydrologiques de la saison des pluies 2016 tenu à Ouaga. Ils avaient annoncé que l’hivernage sera marqué par des «précipitations moyennes à légèrement excédentaires sur toute la bande sahélienne», allant de l’Est du Sénégal au centre du Tchad.
Dispositif de gestion stratégique des inondations
En Conseil des ministres hier, le chef de l’Etat a abordé la gestion préventive des inondations et exprimé la solidarité agissante de la Nation aux populations sinistrées, suite aux fortes pluies enregistrées ces derniers jours. ll demande à son gouvernement de prendre toutes les dispositions requises pour déployer, en urgence, les moyens logistiques sollicités et les soutiens appropriés aux populations touchées par les inondations. Il a demandé au Premier ministre de réactiver, «sans délai, le cadre gouvernemental et le dispositif territorial de gestion stratégique et de suivi opérationnel des inondations».
En tout cas, la prévention des inondations est un processus qui se met en place avant la tombée des premières gouttelettes. Le Président Sall a rappelé son attachement à l’exécution effective, dans les délais prescrits, des travaux projetés dans le cadre du Programme décennal de lutte contre les inondations, l‘application des directives qu’il a données pour la réalisation optimale, dans les villes capitales régionales et départementales, des opérations de pré-hivernage et de gestion des eaux pluviales, en mettant en synergie les actions des collectivités territoriales et de l’Office national d’assainissement du Sénégal (Onas). C’est toujours la même rengaine !