Société
Le Sénégal fait bien de retirer les enfants des rues mais doit poursuivre ceux qui les exploitent (ONG)
Publié le jeudi 28 juillet 2016 | AFP
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Dakar - Le retrait des rues des enfants mendiants, initié par le Sénégal, est "une étape importante" dans la lutte contre l’exploitation de ces mineurs, ont estimé jeudi plusieurs organisations de défense des droits humains, qui exhortent également Dakar à des poursuites judiciaires contre leurs auteurs.
Le retrait de la rue des enfants, "y compris ceux qui sont forcés de
mendier par leurs maîtres coraniques, constitue une étape importante" dans la lutte contre ce "système d’exploitation", affirment Human Rights Watch (HRW) et la Plate-forme pour la promotion et la protection des droits de l’homme (PPDH), un collectif de 40 ONG locales, dans un communiqué.
Ces ONG "exhortent" également le gouvernement sénégalais "à maintenir
l’élan de ce mouvement en ouvrant des enquêtes et en engageant des poursuites judiciaires à l’encontre des maîtres coraniques" et les autres auteurs des "violations" des droits de l’enfant.
Le Sénégal mène depuis fin juin une opération de retrait des enfants des
rues, dont des "talibés", des disciples d’écoles coraniques, pour éliminer la
mendicité.
Plusieurs centaines d’enfants ont depuis lors été retirés des rues de la
capitale Dakar, placés dans un centre d’accueil puis remis à leurs parents ou tuteurs dont des maîtres coraniques.
Les "récentes mesures prises par le gouvernement" sont "louables", mais ce
retrait "ne conduira pas à des changements sur le long terme si les écoles
coraniques ne sont pas réglementées et si les maîtres qui ont commis des abus ne sont pas amenés à rendre des comptes", déclare dans le communiqué une responsable de HRW, Corinne Dufka.
Les "meurtres et autres sévices et actes de maltraitance sur des enfants sont les conséquences de la non poursuite judiciaire des auteurs et des faibles sanctions pénales prises à l’encontre des auteurs", ajoute Mamadou Wane, coordinateur de la PPDH.
Plusieurs cas de maltraitances sur des "talibés", dont certaines fatales,
ont été recensés en 2016, selon HRW. Elle cite le cas d’"un talibé de 9 ans battu à mort par son maître coranique" à Louga (nord) en février.
Une loi sénégalaise contre la mendicité des enfants, datant de 2005, prévoit deux à cinq ans de prison et une amende allant de 500.000 FCFA à 2.000.000 FCFA (762 à 3.050 euros) mais elle est rarement appliquée.
La région de Dakar compte 1.006 "daaras" (écoles coraniques) avec 54.837
"talibés", dont plus de 30.000 pratiquent la mendicité, selon une enquête
officielle datant de 2014.
mrb/cs/lp

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