Les membres du Conseil local de la pêche artisanale (CLPA) de la commune de Joal-Fadiouth (Mbour, ouest) ont été mis à niveau, mardi, par les techniciens de l’Agence nationale de l’avion civile et de la météorologie (ANACIM).
Le séminaire itinérant de sensibilisation et d’informations sur les services d’informations climatiques a été accueilli, à cette occasion, par le siège de l’interprofessionnel de la pêche artisanale de la localité.
Cette activité qui entre dans le cadre du projet des services d’informations climatiques CINSERE, en anglais), a pour but, entre autres, une prise de conscience de la communauté des pêcheurs sur l’impact des changements climatiques sur leur secteur.
Selon l’ingénieur prévisionniste, Papa Ngor Ndiaye, responsable du service prévision et réduction des risques à la Direction de la météorologie de l’ANACIM, "les récentes catastrophes liées au climat, les graves sécheresses et inondations destructrices, l’arrivée tardive de la mousson, les précipitations entrecoupées de périodes de sécheresse, la nature erratique des précipitations et les températures plus élevées, ont donné un nouvel élan à l’application de l’information climatique pour la gestion des risques".
"Avec la poussière, le brouillard et autres phénomènes, ces effets du changement climatique réduisent la visibilité et perturbent les activités des pêcheurs avec beaucoup de dommages", a notamment dit Papa Ngor Ndiaye, soulignant la transversalité de la météorologie.
Par ailleurs, le météorologue qui a partagé les statistiques de la Direction de la protection et de la surveillance des pêches (DPSP) sur situation des effets néfastes du changement climatique, a révélé qu’"il y a eu, de 2000 à 2014, 52 pertes en vies humaines en mer et des dégâts matériels estimés 78 623 735 francs CFA".
D’après lui, "de 2000 à 2004, il y a eu 170 décès, de 2005 à 2009, 180 pertes humaines en mer et de 2010 à 2014, 432 décès ont eu lieu en mer".
"Ces situations sont dues à l’enjeu du changement climatique qui impacte sur la pêche avec le réchauffement marin qui cause une hausse de la température de la surface de la mer, amenant les poissons à migrer vers le nord. Ce qui a pour conséquence la raréfaction de la ressource halieutique", a expliqué l’ingénieur prévisionniste.
"L’objectif du projet CINSERE est de renforcer les capacités des organisations compétentes pour réussir dans le développement et la communication adaptés aux services d’informations climatiques en vue d’un appui des communautés de pêcheurs dans leur prise de décision pour la résilience et la productivité de la population sénégalaise ciblée. Il vise également à améliorer la gouvernance de la sécurité alimentaire", a-t-il précisé.