7 mois après l’incendie qui s’est déclaré lors de la dernière foire internationale de Dakar, les sinistrés attendent toujours d’être indemnisés. Ces derniers ont organisé un sit-in hier, pour réclamer leur argent. Ils donnent aux autorités un délai d’une semaine pour régler ce problème. «Nous leur donnons un ultimatum jusqu’à la semaine prochaine» sinon menacent les sinistrés par la voix de Amadou Apha Thiam, «nous irons voir les représentations diplomatiques des pays hôtes de la prochaine foire pour leur signifier que leurs commerçants courent un risque en venant au Cices, car la foire n’a pas d’assurance». Cette situation est d’autant plus frustrante que, selon le collectif des sinistrés, «les sinistrés arabes ont été indemnisés».
Ce que réfute la Direction du Cices qui parle «d’appui». «J’atteste qu’il n’y a pas un centime déboursé allant dans le sens d’un dédommagement», informe le secrétaire général du Cices, Madani Tall, qui explique que «ceux qui ont été dans la détresse, les étrangers, nous leur avons portés secours. On les a gratuitement logés dans un hôtel. Lorsqu’ils ont émis le souhait de rentrer, nous les avons appuyés financièrement».
Interrogé sur les 7 mois d’attente, la Direction du Cices dit porter ce dossier pour régler ce problème au plus vite mais évoque une lenteur administrative. «C’est une question de procédure. On ne peut pas indemniser s’il n’y pas une relation de causalité. On n’a pas pu établir l’origine de l’incendie et les procédures sont ce qu’elles sont dans ce pays. On est obligé de les suivre», a déclaré M. Tall. Cependant même si les autorités disent vouloir régler au plus vite ce problème, les sinistrés «sont sceptiques quant au respect de leur engagement». Le collectif informe que depuis 5 mois, ils essayent de les rencontrer, mais en vain. Ce que conteste le secrétaire du Cices. Ce dernier assure que le dialogue n’a jamais été rompu avec le collectif. «Nous nous sommes rencontrés à plusieurs occasions. Un responsable du Cices en charge des préjudices a eu plusieurs entretiens avec eux. Depuis lors, nous n’avons pas cessé de prendre nos responsabilités et de mettre au courant les autorités de l’évolution du dossier. Le Dg a pris la responsabilité de poursuivre le dialogue», a fait savoir Madani Tall.
Initialement prévu dans les locaux du Cices, le sit-in a été finalement organisé devant la porte d’entrée de la foire. D’après Amadou Apha Thiam, les autorités leur ont interdit l’accès alors qu’elles avaient donné leur accord la vieille, lors d’un tête-à-tête entre les 2 parties. Mais Madani Tall soutient le contraire. Il explique que : «Le collectif est venu voir le directeur général pour échanger et voir l’état d’évolution du dossier. Ils ont émis le souhait de tenir un sit-in à l’intérieur de nos locaux. Le Dg leur a signifié qu’à l’intérieur, c’est interdit, car c’est un espace privé. Mais ils sont libres de le faire ailleurs.»
Pour rappel, dans la nuit du 12 au 13 décembre un incendie s’est déclaré au Cices en pleine foire internationale. Depuis lors, le Cices a fourni un accompagnement psychologique aux sinistrés, après les avoir identifiés. Les 2 parties sont tombées d’accord pour indemniser à 60% les commerçants qui ont perdu leur marchandise. Deux experts ont été chargés d’établir la cause de cet incendie. Malgré tout, la cause de cet accident reste indéterminée.