Dakar - Un policier sénégalais filmé à Dakar alors qu’il accepte de prendre de l’argent pour effacer une contravention a été arrêté et une enquête a été ouverte sur cette affaire largement relayée par les médias locaux, a appris l’AFP auprès de la police mercredi.
La vidéo du policier, filmé à son insu, vraisemblablement par un téléphone portable, et clairement identifiable, circulait depuis quelques jours sur les réseaux sociaux et sites de partage de vidéos.
On y voit l’agent incriminé d’abord exiger des automobilistes ayant commis
une infraction à la circulation routière, non précisée, de payer une amende légale de 6.000 FCFA (9,14 euros) destinée au Trésor public.
Les occupants de la voiture - on entend surtout des voix féminines mais
leurs visages n’apparaissent pas sur la vidéo - lui proposent 2.000 FCFA (3
euros), qu’il décline, mais il accepte 3.000 FCFA (4,57 euros) à la place de l’amende. Pour prouver qu’il n’y aura pas de contravention, il mâche le papier devant eux.
"Le policier a été mis aux arrêts (depuis lundi) pour faute professionnelle, non respect de ses obligations et de son code de déontologie", a affirmé à l’AFP un responsable de la communication de la police.
Cette mise aux arrêts peut durer "entre 10 et 40 jours" en fonction de la décision de la hiérarchie et "une enquête administrative a été ouverte pour voir son implication et la suite à donner", a indiqué la même source.
La police recherchait également mercredi "celles qui ont essayé de le corrompre". Le parquet a aussi demandé l’ouverture d’une enquête distincte de celle de la police, a-t-elle ajouté.
Cette affaire était jeudi à la Une de plusieurs médias locaux. "Le policier ripou arrêté, les corruptrices traquées", titrait par exemple le quotidien privé "Le Populaire".
Par ailleurs, quatre autres policiers ont été condamnés mardi à dix ans de travaux forcés pour le meurtre en novembre 2013 d’un chauffeur d’un car de transport en commun par un tribunal de Diourbel (centre), d’après le service de communication de la police.
Ces policiers doivent en outre payer 20 millions de FCFA (près de 3.050 euros) à la partie civile. Ils avaient arrêté puis enfermé, pendant plusieurs heures dans la malle arrière de leur voiture, le conducteur, après une rafle, avant de le retrouver mort le lendemain.
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