Après quatre ans d’absence, le lutteur Yakhya Diop dit Yékini a raté son retour dans l’arène en s’inclinant devant Lac de Guiers 2, au terme d’un combat de lutte avec frappe (comme à la boxe, sans les gants) ayant duré moins de dix minute, dimanche à Dakar.
De neuf ans son cadet, Lac de Guiers a eu son adversaire à l’usure, le contraignant à la faute avant de le terrasser d’un limpide plaquage à la suite d’une attaque initiée par Yékini. C’est le second revers de suite de ce dernier après celui concédé en 2012 face à Balla Gaye 2, synonyme de fin de son invincibilité de 15 ans (1997-2012).
Avec ce revers, Yékini (42 ans, 19 victoires, 1 nul, 2 défaites) voit son avenir s’assombrir dans l’arène. S’il décide de poursuivre sa carrière, il devra désormais accepter de se mesurer à des adversaires de moindre envergure et avec des cachets revus à baisse.
Quant à son tombeur, Lac de Guiers (33 ans), il voit son cote monter en flèche et consolide sa place dans la cours des ténors.
Alliant sport et culture, avec des chants de bravoure, des pratiques mystiques véhiculant la richesse culturelle du pays, la lutte avec frappe est une spécificité typiquement sénégalaise.
D’activité ludique intéressant une composante rurale ou périurbaine d’un certain âge, elle est devenue un phénomène intéressant toutes les couches de la population, au point de détrôner le football et d’être le sport n°1 au Sénégal.
Les lutteurs, au cœur de ce business, sont payés (pour une minorité) à coup de dizaines de millions de francs CFA.