En attendant l'appui de l'Etat pour sortir Sénégal Airlines du creux, le ministre du Tourisme et des Transports aériens a officialisé le début des opérations de transfert d'activités de la plate-forme aéroportuaire de Yoff vers celle, à venir, de Diass.
Face à la presse hier, le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Oumar Guèye, a rappelé que les travaux de l’aéroport international Blaise Diagne seront terminés en fin décembre 2014. Et dès juin 2015, les premiers vols commerciaux pourront se faire sur cet aéroport. L’ouverture de l’Aibd va jouer un rôle important dans le développement du tourisme car, souligne-t-il, la plate-forme va monter en puissance avec une finalité de 10 millions de voyageurs.
Mais en attendant son ouverture, Oumar Guèye a annoncé la mise en place d’un comité chargé de réfléchir sur le transfert des activités de l’aéroport Léopold Sédar Senghor vers Aibd. Ce comité présidé par un conseiller technique du ministère, en l’occurrence Abdoulaye Ndiaye, «est chargé d’arrêté les différents schémas de transfert, de fixer les modalités de transfert, d’arrêter le chronogramme à mettre en place dans le cadre du transfert et de réfléchir sur le devenir du site de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor’’.
Pour Oumar Guèye : «Un gouvernement se doit d'être responsable. C’est le sens de l'arrêté que j’ai signé (et) portant comité de transfert.» Le pire serait de «croiser les bras et (d')attendre que l’aéroport démarre ses activités’’. C'est pourquoi «il faut y réfléchir dès maintenant. C’est le moment et aucun sujet ne sera tabou sur le devenir de l’aéroport LSS. Ce qui n’est pas normal et qu’on pourrait nous reprocher, c’est de ne pas mettre en place ce comité et attendre que AIBD soit fonctionnel».
Sénégal Airlines, le procès du montage
Par ailleurs, concernant la compagnie Sénégal Airlines, le gouvernement est conscient des difficultés qu'elle traverse, a affirmé Oumar Guèye. Mais l'Etat va mettre tout en œuvre pour le redressement de l'entreprise. ‘’C’est notre compagnie nationale et nous ne pouvons pas ne pas faire voler Sénégal Airlines’’.
Pour cela, ‘’des dispositions sont en train d’être prises pour l'aider à sortir de la situation où elle se trouve et faire en sorte que toutes les entreprises qui sont dans la plate-forme et à qui elle doit de l’argent puissent elles aussi se retrouver avec une meilleure santé financière’’. Allusion aux Aéroports du Sénégal (ADS) qui avaient avaient bloqué un vol de Sénégal Airlines pour protester contre le non-paiement d'une traite d'environ 10 millions de francs Cfa arrivée à échéance.
Toutefois, Oumar Guèye n'a pas manqué de faire le procès du montage de Sénégal Airlines, source des problèmes prévisibles d'aujourd'hui. «Dès la conception de cette structure, les difficultés ont commencé à naître du fait d’une précipitation, à l’époque, dans sa mise en œuvre, mais également et surtout de la surcapacité des avions.» Simplement, a indiqué le ministre, les «Airbus A-320 (…) ne sont pas destinés au trafic de Sénégal Airlines qui est un trafic sous-régional. Ce qui fait que très souvent, ces avions volent à moitié vides. Avec le temps, l'entreprise a traversé des difficultés».