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Infrastructures sportives - Annonce de restitution du stade Assane Diouf de Dakar: Médina et Rebeuss submergé de bonheur
Publié le vendredi 22 juillet 2016  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Conseil des ministres décentralisé: Le chef de l`État face à la presse
Dakar, le 20 Juillet 2016 - Le président de la République a fait face à la presse, à l`issue de la réunion décentralisée du Conseil des ministres. La rencontre s`est tenue à la Mairie de Pikine.




Les sportifs de Médina et de Rebeuss se disent comblés de bonheur après la décision du président de la République, Macky Sall, de leur restituer le stade Assane Diouf qui a été démoli en 2007.

‘’J’ai décidé de restituer le stade Assane Diouf à la jeunesse.’’ Cette mesure forte du président de la République à l’issue du Conseil des ministres délocalisé à Pikine ne fait que des heureux à Dakar. ‘’Vous ne pouvez pas savoir combien je suis content d’apprendre cette nouvelle, dit Maguette Bâ. ‘’C’est sûr que ce sera le sujet de conversation de notre ‘Grand-Place’ (lieu de rencontre) de ce soir, juste après la prière de Icha (la dernière prière de la nuit), assure ce jeune rencontré à la rue de Reims du quartier Rebeuss. Je viens d’ailleurs de passer devant une bande de jeunes qui épiloguent sur la question. Je ne suis pas surpris par cette mesure.’’

Avant donc la rencontre entre Maguette Ba et ses amis, les populations des quartiers environnants de cette infrastructure sportive démolie en 2007 commencent déjà à afficher le sourire. À l’image de Idrissa Sané dit ‘’Zico’’, 52 ans, trouvé à la Grand-Place de la Rue 3 de la Médina. ‘’Quand j’ai entendu la nouvelle, j’ai rendu grâce à Dieu’’, dit cet ancien footballeur des petites catégories de l’Us Gorée et membre du Collectif pour la restitution du stade Assane Diouf. L’artiste-peintre Saliou Ndiaye l’a, quant à lui, célébré. ‘’J’ai crié victoire dans la mesure où j’étais au cœur du combat pour la restitution du stade’’, soutient le coordonnateur des vétérans de Dakar-Plateau.

‘’Macky Sall a respecté sa parole’’

Cette décision est donc une victoire pour des milliers de jeunes et adultes. ‘’J’avais interpellé le ministre-conseiller Seydou Diouf qui m’avait donné la certitude que le Président Macky Sall allait respecter sa parole’’, rappelle cet ancien président des Cellules de base de l’Asec Kussum (club du championnat populaire). ‘’Le chef de l’Etat a tenu promesse. Rien que pour ça, je peux battre campagne pour lui’’, se laisse aller Saliou Ndiaye.

Les populations de la Médina et de Rebeuss avaient initié une série de manifestions pour s’opposer au projet de l’ancien chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, qui a démoli l’infrastructure pour vendre l’espace à des investisseurs. Ceux-ci voulaient construire sur le site une cité des affaires dénommée Kawsara. Certains jeunes avaient fini à la police. ‘’On avait attendu la veille du Magal de Touba pour entamer la démolition, se souvient M. Ndiaye. Notre finale de vétérans n’est jusqu’à présent pas jouée’’. Les souvenirs restent très amers. ‘’Abdoulaye Wade avait géré ce pays de manière catastrophique, s’offusque Maguette Bâ. Il a sacrifié toute une jeunesse qui pouvait faire éclore son talent de sportif. Comment peut-on supprimer des infrastructures dans un pays qui en manque de manière criarde ?’’ Ce jeune footballeur de l’Asc Sfax au physique de basketteur ne décolère pas : ‘’Regardez ! Il a vendu toute la plage. Dernièrement, j’ai dû payer 8 mille F Cfa avec des amis pour nous baigner à une plage.’’

‘’La démolition nous a disloqués’’

La démolition du stade en 2007 a créé des fractures dans cette localité des Dakar. Ce mercredi soir, à la Rue 3 de la Médina, certains s’adonnent à la belotte. ‘’Cette Grand-Place est née depuis lors parce qu’on n’a plus où aller. Notre occupation était le football ou le jogging. Vous avez vu le nombre, ce n’est même le tiers de ce que comptait l’association des vétérans. Il fallait payer à Demba Diop ou à la Piscine olympique pour jouer au foot. On n’en pouvait plus et le groupe s’est disloqué’’, regrette Saliou Ndiaye. Cette fracture se ressent plus à Rebeuss. Interpellé sur le sujet, un monsieur s’énerve aussitôt. ‘’Jeune homme, je vous conseille de quitter le quartier sinon vous risquez d’avoir des problèmes. C’est politique ! Cette question a fait beaucoup de mal ici. Des jeunes l’ont payé cher. Vous risquez votre vie’’, s’emporte un certain F.

Ces populations se sentent aujourd’hui coupées d’une partie de leur vie car le stade Assane Diouf jouait un rôle très important dans leurs relations. ‘’La destruction a créé une distance entre Médina et Rebeuss puisque c’était un lieu de retrouvaille, estime l’artiste-peintre. Cela a eu un impact sur les relations entre les équipes qui s’y entraînaient. Khandalou et Kussum se partageaient le terrain dans l’harmonie totale pour leurs séances.’’ ‘’Nos équipes avaient un très bon niveau mais la démolition a poussé certains jeunes vers d’autres clubs’’, relate Oumar Ngalla Diallo, ancien entraîneur de Kussum en 1989. ‘’Zico’’ évoque un problème de santé publique : ‘’Beaucoup de vétérans ont cessé de s’entraîner. Et qu’est qu’on a vu ? Leur corps s’est dégradé.’’

Après l’annonce de restitution, c’est l’espoir de voir un avenir meilleur à la Médina. ‘’On avait tué ce grand boxeur qu’était Assane Diouf mais il est en train de renaître avec cette décision de restituer le stade’’, estime Saliou Ndiaye. Et certains veulent une infrastructure d’une autre dimension, à la hauteur du sportif du noble art. ‘’Je souhaite un stade omnisports pour faire revivre d’autres disciplines’’, rêve Idrissa Sané.
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