Les années se suivent et se ressemblent pour les résultats du baccalauréat. Encore cette année, ils sont jugés catastrophiques avant même la fin des épreuves du second tour. Le Professeur Mamadou Kandji, ancien Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Ucad, justifie cet échec massif au bac par les grèves cycliques, la massification des effectifs…
Les résultats ‘’catastrophiques’’ du baccalauréat 2016 ne surprennent guère l’ancien Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de 2002 à 2006. Selon Mamadou Kandji, ‘’il fallait s’y attendre’’. D’après son analyse, les facteurs qui expliquent cet échec sont surtout les problèmes de la massification des effectifs, les grèves cycliques qui secouent le système. La pléthore d’élèves dans les salles de classe, ajoute-t-il, est un facteur bloquant. ‘’Tout cela n’est pas de nature à aider à un enseignement de qualité. Il faut ressaisir la base, l’orienter, c’est-à-dire amoindrir les grèves et tous les blocages qui s’opèrent dans notre système éducatif afin de mieux canaliser les élèves’’, conseille l’ancien Doyen de la Faculté des Lettres.
Par ailleurs, président du comité scientifique des journées de l’enseignement privé, organisées hier, il considère que l’enseignement privé est une composante essentielle de l’enseignement public. Ce sont, à son avis, deux facettes d’une même médaille.
En ce qui concerne ces journées, une réflexion globale sur toutes les questions qui interpellent l’enseignement privé, dit-il, est attendue. Etant une première édition, des réflexions qui portent sur les politiques publiques, les rapports entre l’enseignement privé et l’Etat, le développement du pôle urbain de Diamniadio et toutes les questions liées à l’emploi et aux mutations et ruptures qui se sont opérées dans l’enseignement privé, depuis que cela existe dans le pays, sont menées.
En somme, il urge de faire un diagnostic des difficultés liées à l’enseignement privé qui, selon lui, occupe une place capitale. ‘’L’enseignement privé fonctionne de manière correcte, donc, nous pensons que c’est un secteur vital qui gagnerait à être redynamisé, réfléchi, pour lui permettre de jouer son rôle essentiel dans le dispositif institutionnel du système éducatif’’, appelle le Professeur Kandji.
‘’Plus de 2 780 écoles privées existent au Sénégal’’
Selon El hadji Alioune Diop, membre du comité scientifique, une évaluation du parcours des différentes difficultés que traverse l’enseignement privé va être faite, de même que sa promotion. Le privé, dit-il, a ses difficultés spécifiques. Il dénombre 2 780 écoles privées sans compter le nombre d’élèves qu’elles accueillent chaque année. ‘’Nous nous sommes regroupés en ce sens pour améliorer le bon fonctionnement de l’enseignement privé’’, rappelle-t-il.