Samedi dernier se sont ouvertes à Dakar les grandes journées culturelles Cheikh Ahmadou Bamba initiées par Hizbut-tarqiyyah. Cette année, l’institution célèbre ses 40 ans d’existence.
Revisiter l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba, en lui rendant un vibrant hommage ; faire découvrir les valeurs culturelles de base de l’Islam réhabilitées par le fondateur du Mouridisme. Ce sont là les objectifs visés par les grandes journées culturelles Cheikh Ahmadou Bamba, ouvertes samedi dernier au King Fahd Palace. Elles prennent fin ce lundi à l’Ucad II. La cérémonie d’ouverture a été marquée par la présence de nombreuses autorités religieuses et étatiques. Elle a été présidée par le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne.
‘’L’évocation de Cheikhoul Khadim est vital, au moment où le monde suffoque à cause des étreintes répétées de fanatiques qui, au nom de la religion, sèment un peu partout mort et désolation. Or, le saint homme qui est allé au-delà des signes, nous a montré le chemin de l’Amour, du don de soi, du sacrifice et ceci rien que pour la Face d’Allah’’, a laissé entendre le PM. ‘’Toute la vie de cheikh Ahmadou Bamba est référence. Résistant à toutes formes d’aliénation, qu’elles soient d’Occident ou d’Orient, le cheikh a tracé pour ses disciples que nous sommes les aspirants à la voie de Dieu, les lignes qui préfiguraient l’indépendance, l’autonomie, l’égalité entre peuples et cultures dans une fraternité humaine et dans le respect de la dignité’’, a-t-il ajouté.
Selon le chef du gouvernement, ces journées entrent donc dans le cadre d’un rappel de la vie et de l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba pour montrer les valeurs culturelles de base de l’islam réhabilitées par lui-même. ‘’Quand on regarde le programme auquel vous nous conviez, nous avons l’espoir que vous nous invitez à la guérison de ce monde malade. Malade de ses extrémismes et de ses fanatismes. Vous nous donnez la conviction que nous pouvons sortir de ces rencontres remplies d’espoir, dans ce sens que l’Islam est la religion de tous les peuples unis en une seule nation : la Umma’’, a-t-il lancé.
En écho à ces propos, le médiateur de la République Alioune Badara Cissé a témoigné des moments qu’il a vécus avec les membres de ce Dahira. ‘’Je ne savais pas que nous serions, un jour, ceux qui porteraient contradiction à ce rapport qui disait qu’avec la mort d’Ahmadou Bamba s’estomperont les velléités de la secte mouride. Ils n’ont pas réussi à nous assimiler à la culture française, à faire de nous des citoyens français aliénés par rapport à leur propre culture. Nous avons su rester nous-mêmes’’, a-t-il affirmé devant une salle comble.
Ont également pris part à la rencontre le porte-parole du khalife des mourides Serigne Bass Abdou Khadre et toute une délégation envoyée par Serigne Sidy Moctar Mbacké et de nombreux hommes politiques. A la suite des allocutions, une grande exposition sur le mouridisme a eu lieu dans le hall du King Fahd Palace, ainsi que des panels animés par des chercheurs universitaires, notamment les Professeurs Iba der Thiam, Djiby Diakhaté et les avocats Mes Khassimou Touré, Alioune Badara Cissé, entre autres.
Le festival son et lumière prévu au deuxième jour de ces journées s’est tenu hier au Stade Demba Diop de Dakar avec des spectacles inédits, ponctués d’enseignements. Cette grande rencontre culturelle, initiée, selon le responsable moral de cette institution Serigne Atou Diagne, dans ‘’le but de revenir sur ce qu’est le Mouridisme et ce que l’Islam véritable peut apporter à l’humanité’’, a drainé des milliers de disciples venus de tous les coins du Sénégal.