L’Afrique doit passer de la théorie à l’action en assurant la mobilisation des ressources nécessaires pour permettre aux femmes de participer pleinement au développement de l’agriculture sur le continent, a plaidé samedi à Kigali le président sénégalais.
‘’Il est de temps de passer à l’action. Nous avons beaucoup disserté, théorisé. Il est de temps de passer à l’action en mobilisant les ressources financières, en mettant à la disposition des femmes un système de crédit simple’’, a dit Macky Sall.
Le chef de l’Etat intervenait au cours d’une rencontre de haut niveau sur le projet d’autonomisation des femmes dans l’agriculture (EWA en anglais).
Le président sénégalais a salué les organisations de femmes africaines engagées pour le renforcement des capacités des femmes et particulièrement pour leur autonomisation dans le domaine de l’agriculture. Il a relevé l’importance de l’agriculture dans le développement de l’Afrique, soulignant que ce secteur clé constitue la ’’locomotive’’ de la croissance économique du continent.
Macky Sall a plaidé pour une baisse des crédits bancaires pour favoriser l’accès des femmes aux financements, ajoutant que c’est un combat que mène le Sénégal pour l’atteinte de taux inférieurs à 3%.
Le projet d’autonomisation des femmes dans l’agriculture (EWA en anglais) était, samedi, au menu d’un petit-déjeuner organisé en marge du 27e Sommet de l’Union africaine (UA), par la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), en partenariat avec Femmes Africa Solidarité (FAS).
Cette rencontre de haut niveau a été marquée par la présence des chefs d’Etats du Sénégal, Macky Sall, du Liberia, Ellen Johnson Sireleaf, du Premier éthiopien, du ministre rwandais de l’Agriculture, du président de la BAD, du représentant de la Commission de l’Union africaine, entre autres. La réunion a été organisée en collaboration avec la Banque mondiale.
L’objectif était de ‘’solliciter l’appui et l’engagement ferme des parrains et autres intervenants, pour faire avancer’’ ce projet visant à renforcer la participation des femmes dans le domaine de l’agriculture.
Le projet d’autonomisation des femmes dans l’agriculture (EWA) a été officiellement lancé en 2012 en marge du 19e sommet de l’UA à Addis Abbeba. L’initiative était co-présidée à l’époque par les présidents Ellen Johnson Sirleaf (Libéria) et Paul Kagamé (Rwanda).
Le processus de mise en projet a été coordonné par Femmes Africa Solidarité (FAS), le Réseau de la Campagne ‘’Le genre : mon agenda’’ en partenariat avec la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) et la Fondation Mo Ibrahim.
D’un coût estimé à plus de 18 millions de dollars, le projet s’étale sur 10 ans (2017-2026) avec une première phase sur la période 2017-2019.
L’initiative aborde le manque d’intégration d’intérêt des agricultrices dans les programmes actuels visant la transformation agricole en Afrique. Cela a entrainé une situation où le genre demeure à la périphérie du processus de croissance plutôt que d’être au centre compte tenue de l’importance du rôle que jouent les femmes dans l’agriculture sur le continent.
L’initiative s’appuie sur l’agenda sur la transformation de l’agriculture en Afrique : le Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA).
Le but du projet est d’autonomiser les femmes dans l’agriculture africaine en vue de réaliser des moyens de subsistance viables et la sécurité alimentaires, et de faire d’elles des agents économiques actifs dans la transformation agricole et le développement durable de l’Afrique.
Le plaidoyer, le financement et la mise en œuvre de l’initiative tournent autour de la nomination de parrains dont des chefs d’Etat et de gouvernement connus pour leur leadership et leur engagement concernant l’autonomisation des femmes dans leur pays.
Les pays qui participent au projet sont le Burkina Faso, Djibouti, le Liberia, le Malawi, le Rwanda, le Sénégal, la Tanzanie, le Nigeria.