Les images auxquelles sénégalais sont exposés toute la journée à travers les rues de Dakar et des autres grandes villes du pays heurtent nos consciences.
Cette campagne de retrait des enfants de la rue a été juste une campagne de communication du Ministre, maitre d’œuvre de cette initiative. Une mauvaise campagne de communication qui a fait rire beaucoup.
La plupart de nos compatriotes ont été informés de cette initiative à travers la télévision et les radios de la place. Et c’est avec un montage Scénic, digne d’un stagiaire, que nous avons assisté aux différentes descentes du Ministre, en personne, avec de gros bras bien choisis, pour nous dis – t-on évacuer les enfants de rue.
Le niveau d’organisation de notre administration publique, le niveau d’efficacité de nos forces de l’ordre et de renseignement et les expériences réelles dont disposent plusieurs organisations de la société civile sur ces questions devaient pousser nos autorités à plus d’imagination.
Madame le Ministre, on ne retire pas les enfants de la rue avec un minibus climatisé, des caméras pré positionnées pour les quelques malheureux petits enfants pris dans les mailles éphémères mises en place.
Pendants plusieurs mois, des statistiques non encore démenties par l’état, estiment que le nombre d’enfants dans les rues de Dakar oscille autour de 30.000 âmes.
Dans cette théâtralisation organisée avec la lucarne magique, on a estimé à environ 173 enfants retirés de la rue en une semaine. Prenons même le chiffre de 200 enfants retirés de la rue par semaine. Avec cette « efficacité gouvernementale » de 200 enfants par semaine, il faudra aux services du Ministère plus de 150 semaines pour arriver à un résultat probant de retrait total des enfants, et seulement dans les rues de Dakar. Ce qui va correspondre a deux ans et presque huit mois. Il faudra également penser au renforcement du nombre de caméras de nos télévisions pour couvrir ces différentes opérations.
Nous espérons que les autorités reverront leur position pour cette initiative que les sénégalais approuvent dans leur grande majorité. Cependant il faudra avant tout en discuter les principaux acteurs de cette problématique. Voire les possibilités d’assistance pour ceux qui sont disposés à collaborer et prendre des sanctions idoines pour ceux qui résistent. Et ceci est possible grâce aux potentialités de notre administration publique et des organisations communautaires de base.
Nous ne méritons pas ce spectacle Madame le Ministre !!!