Face à la presse hier, les investisseurs touristiques ont déploré les «agissements» de Pierre Goudiaby Atepa qu’ils accusent d’être derrière l’arrêt de leurs travaux sur la Corniche. Ils appellent l’Etat à «raisonner» l’architecte pour la reprise des constructions.
Pierre Goudiaby Atepa serait-il devenu le «directeur de la conservation foncière de la corniche» au point de faire annuler des constructions dûment autorisées ? L’ancien conseiller du Président Wade déciderait-il à la place des services régionaux de l’Urbanisme, de la Conservation foncière, de la Direction des domaines, de la Direction de la protection civile, de l’environnement, du maire ou du préfet… ? Surfant sur un océan d’interrogations, les investisseurs touristiques ne digèrent pas l’arrêt de leurs travaux, «décrété», selon eux, par l’architecte Pierre Goudiaby Atepa. D’après eux, les différents démembrements de l’Etat ont instruit et approuvé le projet du titre foncier accordé à la Société de promotion touristique (Sps), situé sur la Corniche à proximité de l’hôtel Terrou bi dont une partie a été cédée au groupe hôtelier Azalai.
Représentant de l’hôtel Terrou bi, Samir Rahal est noir de colère : «Si aujourd’hui nous en sommes à cette situation d’avancement des travaux d’exploitation, c’est parce que nous sommes en règle depuis très longtemps. Il y a des agitateurs et des accusations récurrentes et sans fondement qui durent depuis une dizaine d’années envers le Terrou bi. Quelle est la raison de cet acharnement envers le Terrou bi mais aussi envers les différents acteurs qui sont en train de s’installer autour de nous pour faire des investissements immobiliers ou hôteliers ?» Convaincus qu’ils sont dans leurs droits, ces hommes d’affaires rappellent que les services compétents de l’Etat ont délivré des titres de propriété et des autorisations de construire aux ayants-droit. «Pourquoi diantre, Pierre Goudiaby Atépa et son clan s’activent depuis quelques temps à faire arrêter les travaux en cours qui ont nécessité un investissement de plusieurs milliards dont plus de 20 milliards pour le Terrou bi, plus de 20 milliards pour Azalai, plus de 15 milliards pour la Spt ?», s’interrogent-ils.
«Atepa n’est plus architecte depuis 16 ans»
Dans ce combat, les investisseurs peuvent compter sur le soutien du Syndicat patronal de l’industrie hôtelière du Sénégal. «L’heure est à la relance du secteur touristique. Nous avons connu tellement de difficultés qu’il urge (Sic) aujourd’hui de se mobiliser pour booster ce secteur. C’est une activité qui génère beaucoup de ressources. Le Cap-Vert s’est appuyé sur le tourisme pour devenir une grande destination», souligne Moustapha Kane, secrétaire permanent dudit syndicat invitant l’Etat à «distinguer ces gens qui par des associations, cherchent le pouvoir pas des moyens de pression qui ne disent pas leur nom». D’ailleurs, les plaignants récusent le titre d’architecte de Atepa. «Il n’est plus architecte depuis 16 ans. En tout cas, il n’est pas membre de l’Ordre des architectes du Sénégal», informe Malick Faye, architecte. En attendant, l’Etat est sollicité pour la poursuite des travaux. «L’Etat doit faire revenir à la raison Goudiaby. Ces travaux ne mettent nullement en péril le littoral», conclut Aidara Sylla, patron de la Sps.