Arrestation de Boy Djinné : La police reconstitue les faits #aDakar

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Arrestation de Boy Djinné : La police reconstitue les faits

Publié le mercredi 13 juillet 2016 | Le Quotidien

© Autre presse
Prison

Le Bureau des relations publiques de la Dgpn (Direction générale de la police nationale) a pris le soin de convoquer la presse pour livrer la version des services concernés par l’arrestation de Baye Modou Fall alias Boy Djinné, à savoir la Division des investigations criminelles (Dic) et la Direction de la police de l’air et des frontières (Dpaf).

Près d’une semaine après l’arrestation à Kalifourou, poste frontalier avec la République de Guinée, de l’homme le plus recherché du Sénégal, Baye Modou Fall, les limiers de la Dic (Division des investigations criminelles) et leurs collègues de la Dpaf (Direction de la police de l’air et des frontières) communiquent sans toutefois lever le moindre voile sur l’état d’avancement des enquêtes en cours. Ce sont Ibrahima Diop, commissaire principal et chef de la Dic, et le commandant de la Police de l’air et des frontières, par ailleurs chef du secteur frontalier de Kounkané dont dépend Kalifourou, Amadou Bocar Niane, qui ont conjointement livré leur part de vérité. Ce dernier explique que «sur (la base de) sources dignes de foi, nous avons été informés que Baye Modou Fall alias Boy Djinné se trouverait en République de Guinée et s’apprêterait à retourner en Gambie». Il ajoute que «ces mêmes sources ont également révélé qu’il serait dans la localité guinéenne de Koumbia dans la région de Koundara».
Instruction a été alors donnée de redoubler de vigilance aux deux postes frontaliers avec cette région guinéenne et de procéder à une fouille systématique des véhicules les abordant. Et selon Amadou Bocar Niane, «c’est ainsi que le 5 juillet dernier à 8h 50, les éléments en poste à Kalifourou ont procédé à l’interpellation de trois individus dont une dame en provenance de la Sierra-Leone via la Guinée, selon les déclarations de ces derniers». Après une fouille minutieuse de l’habitacle du 4x4 noir immobilisé, les policiers ont retrouvé, camouflée dans la malle, «une plaque d’immatriculation sénégalaise DL-5010-C qui, après vérification, s’est révélé être celle d’une voiture faisant l’objet d’un vol». Cette découverte a, d’après le commandant Niane, éveillé plus les soupçons sur l’une des personnes et qui présentait «des traits de ressemblance avec Boy Djinné». Cette personne, «isolée et pressée de questions», a fini par révéler être Baye Modou Fall, voyageant avec un passeport bissau-guinéen.
Amadou Bocar Niane affirme que «sans aucune résistance», ces trois individus ont pu être remis aux hommes de la Dic, titulaires d’un mandat d’arrêt à l’encontre de Baye Modou Fall. Outre ce mandat d’arrêt, Ibrahima Diop, le chef de la Dic, précise qu’au lendemain du constat par ses services le 19 mars dernier du vol après bris de scellé d’un 4x4 blanc immatriculé DL-5010-C «immobilisé précédemment dans notre service dans le cadre d’une procédure antérieure», une enquête avait été ouverte pour «éventuellement» déterminer les auteurs du forfait. Ainsi, Ibrahima Diop précise que c’est sur la base du message relayé par l’ouverture de cette enquête que «les éléments de Koundane ont interpellé les occupants de ce véhicule».

Retour de Parquet et des délits divers visés
D’après l’enquête, le chef de la Dic affirme sans équivoque : «c’est Baye Modou Fall lui-même, par le biais du double d’une clé dont il disposait depuis l’acquisition du véhicule, qui est venu le récupérer.» En sus des trois individus interpellés, Ibrahima Diop indique qu’un quatrième «apparenté à Baye Modou Fall» a été interpellé pour complicité. Les délits pour lesquels ces personnes sont poursuivies sont, d’après le commissaire principal, «association de malfaiteurs, évasion multiple, usage de faux, blanchiment de capitaux, vol aggravé et complicité de ces faits». Après prolongation de leur garde à vue, ils sont désormais entre les mains du Parquet. D’ailleurs ces derniers, selon des sources dignes de foi, ont fait hier l’objet d’un retour après leur défèrement.