Les intervenants à l’atelier régional d’échanges et de partage d’expériences sur les pratiques en matière d’allocation des enseignants ont noté ‘’des inefficiences dans l’utilisation des personnels enseignants, surtout dans la perspective de l’Agenda Education à l’horizon 2030.
Il s’agit entre autres de la surdotation de certaines écoles en enseignants dans les grandes villes alors que d’autres, notamment en zones rurales, ont un déficit en enseignants, a relevé le secrétaire général du ministère de l’Education nationale, Ousmane Sow, à l’ouverture de l’atelier, lundi, à Dakar.
Présidant l’ouverture de la rencontre, il a également cité le départ massif des enseignants les plus expérimentés des zones rurales vers les centres urbains. Les fortes distorsions entre la planification initiale et les recrutements réels d’enseignement ont été relevées par le Secrétaire général du ministère.
C’est pourquoi, dans le but de ‘’rectifier ces inefficiences’’, le ministère a entrepris de nombreuses innovations qui ont abouti à la mise en place du fichier unique des personnels (FUP). Cet outil a évolué sous la forme ‘’d’un véritable système d’informations en ressources humaines avec le développement de plusieurs modules liés aux actes de gestion, de mobilité, de recrutement et de statistiques’’.
Malgré ces efforts pour faire des progrès réels en matière de gestion rationnelle, efficace et transparente des enseignants dans le processus de recrutement et d’affectation, a ajouté M. Sow, il est question de ‘’voir comment garantir une allocation plus équitable des régions et départements et résorber les disparités entre zones’’.
‘’Il est clair que sans des actions urgentes pour redresser le défi enseignant, une grande partie des pays de notre région ne sera pas en mesure d’atteindre ces objectifs de développement durable’’, a souligné la directrice du Bureau de l’UNESCO à Dakar, Ann Thérèse Ndong-Jatta.
Elle a invité les participants venus d’une quinzaine de pays de l’Afrique, à faire ‘’un diagnostic sans complaisance de nos systèmes éducatifs et de proposer des remèdes pertinents aux inefficiences’’.
C’est dans cette perspective que le Pôle de Dakar de l’Institut international de planification de l’éducation promeut cette thématique essentielle de la question enseignante en vue de la porter au cœur des débats globaux de l’éducation, selon son responsables, Guillaume Husson.
Le Pôle de Dakar, initiateur de la rencontre de trois jours, compte promouvoir les bonnes pratiques et aider les pays à se doter d’outils pour un meilleur pilotage de l’allocation des enseignants en Afrique.
La rencontre réunit une centaine de cadres en charge de la gestion des systèmes éducatifs d’Afrique de l’Ouest, des experts internationaux et des partenaires techniques et financiers.