Prévue demain, la 27ème session ordinaire de l’Union africaine permettra de savoir si les chefs d’Etat changeront les règles du jeu pour permettre à Abdoulaye Bathily de devenir le président de la Commission. En tout cas, la diplomatie sénégalaise noue des alliances pour lui permettre d’accéder à cette station.
Demain, Abdoulaye Bathily saura si son destin le mènera à la tête de la Commission de l’Union africaine (Ua). La 27ème session ordinaire de l’Ua, qui s’ouvre ce dimanche à Kigali, devra vider le brûlant dossier de la succession de Nkosazana Dlamini-Zuma qui risque de mettre les chefs d’Etat dans une position inconfortable. Vont-ils remettre en cause les règles du jeu pour permettre à une figure emblématique d’accéder à cette fonction ? Car, la candidature du Représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en Afrique Centrale est surtout agitée dans les chancelleries diplomatiques qui ont du mal à accepter les profils sortis après le dépouillement du dossier de l‘appel à candidatures le 31 mars dernier : Officiellement, ceux qui sont en lice sont Pelonomi Venson-Moitoi, ministre des Affaires étrangères du Botswana, Speciosa Wandira Kazibwe, l’actuelle Envoyée spéciale de l’Onu pour la lutte contre le Sida et Agapito Mba Mokuy, ministre équato-guinéen des Affaires étrangères.
Le choix de Abdoulaye Bathily dépendra de la capacité des autorités sénégalaises et de ses soutiens comme la Guinée, la Côte d’Ivoire à peser sur la balance pour faire reporter l’élection fixée de longue date et prévue le 31 juillet. Face à cette situation, le Sénégal a décidé de mettre en branle sa machine diplomatique avant la session de demain. Mankeur Ndiaye, qui était hier à Bamako, était parti chercher le soutien du Président Ibrahim Boubacar Keïta. En obtenant plusieurs alliances en Afrique de l’Ouest et dans l’espace francophone, Dakar réussira peut-être à repêcher l’ex-patron de la Ligue démocratique pour lui permettre de poursuivre sa carrière internationale. Bien qu’il ait reçu Bathily récemment, le Président Sall ne lui a pas apporté publiquement son parrainage du fait que sa candidature n’existe pas encore. Bien sûr, le pari n’est pas gagné.
Petit pays pétrolier, la Guinée Equatoriale est déterminée à maintenir la poursuite du processus actuel qui met en pole le patron de sa diplomatie. L’éventualité du report de l’élection avait passablement agacé M. Mokuy qui était à Dakar pour tenter de décrocher le soutien du président de la République.