Une filière d'émigration clandestine. Un réseau terroriste. Des complicités au niveau local. Des agents du Fbi qui enquêtent sur le sol sénégalais. Des autorités étatiques sur le qui-vive. Ce sont les ingrédients d'une affaire extrêmement grave qui risque incessamment d'éclater. Beaucoup vont y laisser des plumes.
L'affaire est grosse et risque de reléguer au rang de simple fait divers celle dite de la drogue dans la police. Plus d'une dizaine d'agents expérimentés du Fbi sont à Dakar, depuis quelques semaines. Les fédéraux américains enquêtent sur une grosse affaire d'immigration clandestine sur leur sol, à partir de Dakar, avec des relents terroristes.
Avec l'efficacité qui les caractérise, les fédéraux ont déjà fait d'énormes avancées, dit-on. À ce propos, ils ont établi une liste rouge dans laquelle figurent de gros pontes des services de sécurité, des manutentionnaires et d'autres acteurs qui gravitent autour de l'aéroport ou appartenant à des compagnies aériennes. Il faut souligner que pour la même affaire, la police sénégalaise a déjà fait une enquête. Mais, il semblerait que les conclusions de ces investigations n'aient pas du tout satisfait les Américains qui ont décidé de prendre les choses en main.
Car, dans cette affaire, il s'agit ni plus, ni moins de terrorisme. En décembre 2013, les Américains ont arrêté sur leur sol deux ressortissants sri lankais qui étaient partis de Dakar. En interrogeant les deux clandestins, ils ont débusqué une cellule terroriste. En effet, l'un des deux aurait avoué appartenir à un réseau terroriste. Également, l'un des deux clandestins (mais on ne sait pas lequel) aurait voyagé avec un nom et un prénom sénégalais.
À partir de là, l'alerte a été donnée au pays de l'oncle Sam, un État qui vit dans la psychose quotidienne des attentats terroristes, depuis 2001. Selon nos sources, les Américains ont ensuite officiellement saisi les autorités sénégalaises, à travers des correspondances. Ces dernières n'ont pas été insensibles à cette ''affaire grave''', puisqu'elle est suivie avec une grand intérêt en haut lieu. Une réunion du conseil de sécurité s'est même tenue avant-hier, à ce propos, rapporte-t-on. Car dans cette affaire, il n'est pas question pour le Sénégal de faire un enfant dans le dos d'un ''pays ami''.
En outre, si on en croit nos interlocuteurs, le cerveau de la filière d'émigration clandestine, un certain ''Jacobs'', d'origine asiatique, est actuellement en fuite. Le gars, bien établi dans la capitale sénégalaise, faisait voyager des Sri Lankais aux États-Unis, grâce à des complicités locales. Il a pu être ''exfiltré'' grâce à ses complicités. On parle également de complicités au niveau des aéroports américains.
Toujours est-il que l'affaire est sur le point d'éclater et risque d'emporter bien des têtes.