Entamées depuis le mois de mai passé, les auditions au fond dans le cadre du dossier Imam Ndao ont pris fin la semaine passée. Plus d’une quinzaine de personnes accusées d’avoir des liens avec le terrorisme ont été entendues par le doyen des juges d’instruction. Inculpé pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, acte de terrorisme, apologie du terrorisme, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux dans le cadre d’activités terroristes en bandes organisées et complicité, l’imam Alioune Badara Ndao est en prison depuis le mois de novembre passé avec certains de ses coïnculpés dont l’imam Mamadou Sall, les nommés Saliou Ndiaye, Coumba Niang et Marème Sow.
Mais en cours d’instruction, la liste de personnes interpellées n’a cessé de s’allonger. Epoux des deux dames, Makhtar Diokhané est le dernier à être inculpé dans le cadre de ce dossier. Arrêté en novembre passé à la frontière nigérienne lorsqu’il tentait de se rendre au Nigeria, le présumé terroriste a été finalement rapatrié en avril dernier. Contrairement à la plupart de ses coïnculpés dont Imam Ndao, Makhtar Diokhané a reconnu ses liens avec des réseaux terroristes notamment avec l’organisation d’Abubakar Shékau qu’il avait rejointe.
Il a fait savoir au juge Samba Sall qu’il a séjourné dans le Nord-est du Nigeria entre 2014 et 2015 mais ‘’dans l’unique but d’y fonder une école coranique’’. Toutefois, selon Jeune Afrique dans son édition de ce dimanche, le présumé terroriste a aussi déclaré avoir accepté une offre financière substantielle pour venir enseigner dans les rangs de Boko Haram, alors qu’il se trouvait en Mauritanie. En revanche, l’inculpé Diokhané s’est inscrit dans la logique de son ancien enseignant, l’Imam Ndao, en soutenant qu’il n’avait plus ses contacts.
L’instruction se poursuit avec les éventuelles confrontations à l’issue desquelles les avocats prévoient de déposer des demandes de liberté provisoire.