Le marché HLM a noué hier, jeudi 30 juin, avec l’ambiance des grands jours. En cette vieille de fête de Korité, il est pris d’assaut par des clients des quatre coins de Dakar et de sa banlieue. Ce marché est resté fidèle à sa tradition, en offrant une gamme de tissus aux nombreuses personnes venues faire leurs achats. Cette année, ce sont les tissus tulles et guipures qui sont les plus demandés.
Marché HLM, en ce jeudi 30 juin. Le lieu se singularise, au milieu des habitats, par son ambiance carnavalesque. De loin, les décibels sortent des chaînes de musique. Presque, la plupart de boutiques, en ont fait leur appât pour attirer les clients. L’endroit est bondé de monde, ce qui ne favorise guère la mobilité des automobilistes pris dans le piège des embouteillages. Ils rongent leurs freins. Les esprits s’échauffent, la colère à fleur de peau. Et bonjour le concert des klaxons. La faim mêlée à la fatigue imposée par la «diète» du Ramadan, donne lieu à tous les excès.
Le marché HLM a acquis sa réputation grâce à la gamme de tissus qu’il propose aux acheteurs. Les techniques de marketing en bandoulière, les vendeurs «décrètent» dans la gamme de tissus lequel est le «tissu de l’année». Si les années précédentes ce sont les chiffons et les paillettes qui avaient inondés les marchés, en cette veille de Korité 2016, les tulles, guipures ont fini de prendre le relais.
Pape Djiby Diop, un jeune vendeur de tissus tulles et guipures, confirme la règle. Il offre une variété de couleurs à ses clients. Sa marchandise est exposée sur une table. « Je veux un tissu Guipure de couleur verte, en as-tu ? », lui lance une cliente visiblement pressée de visiter d’autres endroits. Mais sa voix est presqu’inaudible au milieu de ce brouhaha où le guipure s’arrache comme des petits pains. Djiby, l’air content face à cette forte demande répond par l’affirmation «oui».
Après avoir livré la marchandise à sa cliente et encaissé son argent, il nous explique : «ces tulles et guipures que vous voyez là, c’est de différentes qualités, ça dépend de ce que veut. Les prix varient entre 12500f et 20000f, il y’ en a aussi d’autres moins chers dont le coût va de 2000 f à 6000f. Ces tissus sont en vogue pour cette fête», rajoute-t-il. Pape aussi se frotte les mains : «je rends grâce à Dieu. Je vends d’autres tissus comme le basin en premier et second choix, des tissus d’hommes comme « le tohibo », trop demandé d’ailleurs par les clients et ses prix s’élèvent à 2500 f et 10000f».
En effet, Fatou Faye prise dans l’ambiance des «tassous» (chants) des vendeurs, confie que cela fait des années qu’elle fait ses achats aux Hlm durant les fêtes et elle n’a jamais été déçue. «Cette année, je suis là juste pour mes enfants, c’est leur fête moi j’attends la tabaski pour éviter de faire trop de dépenses», dit-elle. Sur le même registre, Cheikh Sarr, autre vendeur de tulles et guipures, témoigne que le tulle sablé est trop demandé par les clients, mais «nous ne sommes pas contents vraiment. La mairie a totalement gâté notre marché. Pape Seck, le maire des Hlm a fait de notre marché un terrain de football». Un autre lieu, même décor. Assis tranquillement sur une chaise, Cheikhouna Tall, tailleur au marché Hlm exhibe une «robe» qu’il vient de confectionner : «je remercie Dieu. Il n y a pas de changements dans ma façon de travailler, je fais comme d’habitude, il me semble que les choses ne vont pas bouger. Les temps sont durs, donc c’est compréhensible que les clients ne viennent pas, même les filles qui d’habitude venaient en masse se font rares, je peux dire que c’est la fête des enfants», dit-il. Juste à coté de lui Mame Diarra tient une table remplie de bijoux en plaqué or, fétiches, boucles d’oreilles, entres autres accessoires. «Mes plaqués se vendent très bien. Les jeunes filles et les dames viennent toutes en acheter », précise-t-elle.
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