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Avenir Sénégal bi ñu bëgg sur la libération de Karim Wade : Contre le maslaa et les deals
Publié le vendredi 1 juillet 2016  |  Le Quotidien
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© Autre presse par DR
Me Mame Adama Guèye, avocat d`affaires et acteur de la Société civile




Face à la presse hier, les responsables de la Plateforme Avenir Sénégal bi ñubëgg se sont appesantis sur la libération de Karim Wade. Selon eux, l’hypocrisie du maslaa ne veut pas dire dépouiller les Sénégalais, ni taire les malversations. Ils dénoncent par ailleurs, l’immixtion du Qatar dans cette affaire politico-judiciaire.

La grâce accordée à Karim Wade a fait réagir la Plateforme avenir Sénégal bi nu begg. En conférence de presse hier, l’un de ses responsables, en l’occurrence Mohamed Sall Sao a martelé : «Nous ne cautionnons pas l’hypocrisie du maslaa. Car maslaa ne veut pas dire dépouiller les citoyens sénégalais, et ne signifie pas taire les malversations.» Pour lui et ses camarades, le ministre de la Justice Me Sidiki Kaba s’est un peu aventuré en ouvrant la boîte de Pandore. Ils expliquent : «Au lendemain de la libération de Karim, il avait insisté sur le fait que sa condamnation allait être inscrite dans son casier judiciaire. On n’a pas encore les développements juridiques et les argumentaires qui ne manqueront pas d’être développés.» Selon eux, hormis le Garde des sceaux, il y a d’autres membres relativement importants du pouvoir qui font allusion à l’article 34 du code pénal. Pour dire que, même si ce n’est pas précisé dans le jugement de la Crei, le fait d’avoir été condamné à plus de 5ans équivaut véritablement à la perte des droits civiques. «Nous disons que l’avenir nous édifiera.»
En outre, les amis de Me Mame Adama Gueye pensent qu’il y a bel et bien immixtion du Qatar dans les affaires politico-judiciaires du Sénégal. Et ils rejettent toute thèse qui voudrait faire croire que personne n’était au courant de la libération de Karim Wade, excepté le chef de l’Etat. «Il est surprenant qu’un jet privé fut prêt à l’aéroport de Dakar, que le Khalife général des mourides envoie son fils pour attendre Karim au domicile de Madické Niang. Et ce dernier fait partie de l’avion qui l’a emmené», détaillent-ils avant de poursuivre : «On doute fort que quelqu’un qui n’était pas au courant puisse comme ça, accompagner l’ex-détenu. Il y a immixtion manifeste du Qatar dans cette affaire politico-judiciaire.»
Le fait que le ministre de la justice, à l’occasion des débats parlementaires ait précisé que le procureur du Qatar a la qualité d’un ministre, ne laisse pas indiffèrent Mohamed Sall Sao qui dira : «Nous pensons qu’il a enfoncé le clou et cela veut dire que c’est véritablement un deal politique. Le Sénégal a failli en laissant une puissance étrangère s’immiscer dans une affaire politico judicaire.» A cet effet, estime-t-il, la question qui mériterait d’être posée est de savoir ce que tout cela cache. Et la simple amitié, selon lui entre Wade-fils et le ministre du Qatar, «qu’on nous a servis ne suffira pas à justifier cela. Le Sénégal a découvert du gaz et du pétrole, le Qatar a certainement des visées, peut-être à la clé, il y a le souci de miser sur le futur candidat Karim Wade.»
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