Dans le cadre de la célébration de ses 40 ans, le syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) a tenu, hier, un forum national sur l’éducation. Les enseignants ont profité de l’occasion pour demander la mise en œuvre des réformes sur l’éducation.
‘’L’école sénégalaise est dans une crise multiforme. Des solutions ont été proposées à travers différentes concertations. Nous avons assez perdu de temps. Il faut maintenant aller vers leur mise en œuvre’’, a souhaité, le secrétaire général du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal, Amadou Diaouné. Les syndicalistes ont fêté hier leur 40e anniversaire, au Centre culturel Douta Seck, autour du thème : ‘’Le système éducatif à la croisée des chemins : Enjeux et défis de l’école de la réussite ; enjeux et perspectives pour l’université de développement’’. Placée sous le signe de la renaissance scientifique africaine célébrée aujourd’hui, cette rencontre a réuni de nombreux experts et des acteurs de l’éducation nationale.
Pour le Sudes, la ‘’crise’’ de l’école nationale a déjà fait l’objet d’un diagnostic unanimement partagé, assorti de pertinentes propositions de sortie de crise et de refondation du système, lors des dernières Assises sur l’éducation et des concertations nationales sur l’avenir de l’enseignement supérieur. Mais la matérialisation des conclusions et des recommandations faites à l’issue de ces rencontres tardent toujours. Même si la volonté politique s’est formellement manifestée à travers l’organisation des conseils présidentiels. ‘’Les réformes envisagées accusent un retard préjudiciable dans leur mise en œuvre cohérente, articulée et tangible, portée par une dynamique d’ensemble qui serait animée et soutenue, en toute connaissance de cause, par tous les acteurs clés du système’’, a constaté le secrétaire général, dans ses propos liminaires.
A travers ce forum de deux jours, les enseignants comptent, à l’issue des réflexions et des échanges entre experts et acteurs clés du système éducatif, proposer des voies et moyens en vue de la concrétisation des réformes. ‘’Il s’agit d’assurer la mobilisation sociale qu’il faut pour créer le rapport de forces nécessaire pour aller vers la mise en œuvre des conclusions des Assises et des Concertations sur l’avenir de l’enseignement supérieur. L’école de la communauté doit être maintenant une réalité au Sénégal’’, a déclaré Dr Diaouné.
Progrès enregistrés dans l’éducation
En dépit des ses tares, l’expert en éducation, par ailleurs Secrétaire général de la Ligue démocratique (LD), pense pour sa part que l’école sénégalaise ne se porte pas si mal. Selon Mamadou Ndoye, des nombreux progrès ont été notés, depuis 2000. ‘’Si nous prenons en compte l’enseignement primaire, nous sommes partis d’un taux brut de scolarisation (Tbs) autour de 70% pour arriver à plus de 96%.
Dans l’enseignement moyen, le Tbs était autour de 20%, il est aujourd’hui à environ 60%. Nous étions à environ 10% pour l’enseignement secondaire, nous sommes aujourd’hui à 30%’’, a-t-il rappelé à ses ex-camarades. L’ancien secrétaire général du Sudes ajoute : ‘’Nous avons aussi fait des progrès dans la parité, notamment celle des filles-garçons. A tous les niveaux, la parité est réalisée, sauf l’enseignement secondaire, même si on est à 83%‘’. Ces résultats sont, à ses yeux, des acquis qu’il faut conserver, tout en se battant pour le reste jusqu’à l’élimination totale du taux d’analphabétisme au Sénégal. A signaler cependant que cette rencontre n’a pas enregistré de présence des autorités politiques.