Le Sénégal, malgré quelques progrès notés dans le domaine de la santé, n’est pas à l’abri des menaces qui pèsent sur l’inégalité sociale. Selon le rapport de l’Unicef sur la situation des enfants dans le monde, 49% des enfants de -18 ans vivent dans des familles pauvres en dessous du seuil de pauvreté. Il s’y ajoute que 23% des filles adolescentes de 15 à 19 ans sont mariées ou en union. Ce qui, selon l’Unicef Sénégal, contribue à augmenter le taux de décès néonatal. Cependant, malgré toutes les menaces, le Sénégal parvient à se tirer d’affaire contrairement aux autres pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
De 1990 à 2015, 27.000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année au Sénégal, représentant 2% du nombre de décès des enfants de moins de 5 ans dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Ce qui place notre pays au milieu de la distribution et à la 12ème place parmi les 24 pays de la région avec le poids le plus élevé de décès de moins de 5ans.
La mortalité néonatale reste élevée à 21 pour mille naissances vivantes, et même dépasse légèrement la moyenne mondiale, qui est de 19 pour mille naissances vivantes.
Selon le rapport de l’Unicef sur la situation de l’enfant publié hier, mardi 28 juin à Dakar, le Sénégal a toutefois fait d’énormes progrès pour la survie de la mère et de l’enfant. Ainsi, depuis 1990, le Sénégal a réussi à réduire considérablement le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, a un rythme annuel de 4.4% qui dépasse la moyenne régionale et même mondiale qui se situe à un rythme de réduction annuelle de 2.8% 3%.
En termes de mortalité maternelle ajustée, le Sénégal a une performance meilleure qu’en moyenne dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Toutefois, le rapport précise que le risque à vie de décès maternel est plus élevé qu’en moyenne au niveau mondial. Sur l’enregistrement des naissances de ces enfants, l’Unicef avance que le taux national dépasse le niveau du quintile le plus aisé au niveau régional.
Nutrition des enfants
Le taux national de malnutrition chronique de ces enfants de -5ans est au même niveau que celui des enfants du quintile le plus aisé au niveau régional. Cependant, le rapport montre que le taux d’enfants nés avec un faible poids à la naissance est plus élevé au Sénégal, se situant à 19% en comparaison avec la moyenne régionale, à 14%, ou la moyenne mondiale, à 16%.
«Le premier signe d’alerte se voit par rapport à l’obésité des enfants, qui est actuellement à 1% au Sénégal, mais déjà à 4% au niveau de la région et 5% au niveau mondial. La malnutrition chronique est 3 fois plus élevée dans le quintile le plus pauvre par rapport au plus riche et le retard de croissance 2 fois plus élevé dans le milieu rural que dans le milieu urbain» selon la source.
Les résultats
Les efforts pour une meilleure prise en charge de la petite enfance au Sénégal résultent selon la représentante résidente du fait que l’Etat du Sénégal a fait de la justice sociale et de l’équité, un choix politique, tel qu’exprimait dans sa politique de développement et dans le Plan Sénégal Emergent (PSE).
«La politique de la Couverture maladie universelle (CMU), la gratuité des soins pour les moins de 5 ans, les bourses de sécurité familiales pour les familles en extrême pauvreté, la carte d’égalité des chances, l’éducation de base sur une période de 10 ans, sont autant d’éléments qui expriment la forte volonté du Sénégal de veiller à la question de l’équité», a déclaré Laylee Moshiri, représente résidente de l’Unicef au Sénégal.
Toutefois, le rapport renseigne que le Sénégal dépense moins de ressources publiques sur la santé de la population que les pays en moyenne au niveau mondial.
En même temps, la source déclare que l’aide publique au développement per capita est six fois plus élevée au Sénégal qu’en moyenne au niveau mondial, se situant à 73 dollars US per capita, en comparaison avec 14 dollars Us per capita au niveau mondial.
«L’aide publique au développement per capita a un poids de 7% dans le Pib per capita du Sénégal, mais 2% en moyenne dans la région de l’Afrique de l’Ouest et centrale, et seulement 0.1% au niveau mondial», relève-t-on dans ledit rapport.
SITUATION DES ENFANTS AU NIVEAU MONDIAL : L’alerte de l’Unicef
Le rapport annuel de l’Unicef sur la situation des enfants dans le monde présente un sombre tableau de ce qui attend les enfants les plus pauvres si les décideurs n’accélèrent pas leurs politiques de riposte. Selon le rapport, les tendances actuelles montrent que 69millions d’enfants de -5ans mourront principalement de causes évitables, 167millions d’enfants vivront dans la pauvreté et 750 millions de femmes seront mariées pendant leur enfance d’ici 2030 ; date limite pour les objectifs de développement durable Pour renverser la tendance, les Nations Unies ont préconisé l’égalité des chances à tous les enfants. De ce fait, le directeur général de l’Unicef, Anthony Lake a soutenu : « refuser à des centaines de millions d’enfant l’égalité des chances menace plus que leur avenir ». Et de poursuivre « nous avons un choix à faire, investir dans ces enfants dès à présent ou laisser notre planète devenu plus inégalitaire et plus divisée». Pour les enfants nés en Afrique Subsaharienne, ledit rapport indique, qu’ils seront 12 fois plus susceptibles que les enfants des pays riches de décéder avant leur 5ème anniversaire. 9 enfants sur 10 touchés par l’extrême pauvreté vivront en Afrique Subsaharienne. Plus de 60millions d’enfants en âge d’aller à l’école ne seront pas scolarisés, soit environ le même chiffre qu’actuellement. Plus de la moitié d’entre eux vivront en Afrique Subsaharienne et environ 750millions de femmes auront été mariées avant l’âge adulte.
L’EDUCATION, UN DEFI POUR LE SENEGAL : Plus de 600 enfants hors école
«Plus de 600milles enfants d’âge primaire sont hors école au Sénégal, avec un taux de 27% ; qui est comparable à l’Afrique de l’Ouest et centrale, mais beaucoup plus élevé que dans le monde, où il se situe à 9%. » Pour l’Unicef, ce taux est très faible et le Sénégal doit encore faire des efforts dans ce domaine pour réduire drastiquement le nombre. Le rapport a aussi renseigné que le Sénégal contribue 3% des enfants d’âge primaire hors école dans la région et 1% dans le monde. « Parmi les 24 pays de la région subsaharienne, le Sénégal occupe la 5ème place en terme de sa contribution au nombre d’enfants d’âge primaire hors école. Ces disparités s’accumulent depuis la petite enfance. Le taux de fréquentation au préscolaire pour les enfants de 3-5ans est plus bas qu’au niveau de l’Afrique de l’Ouest et centrale». Les défis persistent dans la pauvreté car 49% des enfants de moins de 18ans vivent dans des familles pauvres, en dessous du seuil national de pauvreté. 23% des filles adolescentes de 15 à 19ans sont mariées ou en union. 9% des femmes de 20 à 24ans se sont mariées avant l’âge de 15ans, alors que l’âge légal de mariage pour les filles est de 16ans. Une situation qui découle le plus souvent par le taux de mortalité néonatal qui reste toujours très élevé au Sénégal.