La Banque mondiale (BM) et le Sénégal ont signé mardi un accord de crédit aux termes duquel l’institution financière va accorder à la partie sénégalaise un financement additionnel de 12,7 milliards de francs CFA destiné à accompagner les efforts de restructuration et de privatisation de Suneor, principale industrie d’huilerie sénégalaise.
Cet accord a été paraphé à Dakar par le ministre sénégalais de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Ba, et la directrice des Opérations de la BM au Sénégal, Louise Cord.
Selon M. Bâ, cette enveloppe constitue un financement additionnel du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP-2A).
D’un montant de 18,4 millions d’euros, soit 12,7 milliards de FCFA, ce financement "s’inscrit dans une dynamique de cohérence et de capitalisation des bonnes performances de ce programme prioritaire de modernisation et d’intensification de notre secteur agricole", a expliqué le ministre.
De cette manière, il devrait servir à appuyer "la production de semences certifiées, tout en renforçant notre système de commercialisation de l’arachide et de favoriser l’investissement stratégique dans l’industrie de transformation de l’arachide", a-t-il précisé, en présence du président du conseil d’administration de la SUNEOR, Youssou Diallo.
Un financement initial de 60 millions de dollars, équivalant à 34,5 milliards de FCFA, avait permis au WAAPP-2A d’atteindre des résultats "très satisfaisants", a indiqué Amadou Bâ.
Pour Louise Cord, la BM, à travers cet appui, "compte soutenir le gouvernement du Sénégal pour améliorer la productivité et la compétitivité du secteur et la mise en œuvre réussie d’un processus complexe de restructuration et de reprivatisation pour la sélection de nouveaux investisseurs stratégiques pour la SUNEOR".
"Il s’agit d’abord du renforcement du système national de production et de commercialisation des semences certifiées d’arachide (…)’’, a-t-elle avancé, avant d’évoquer un second objectif, "sans doute le plus critique", qui "est d’appuyer le Sénégal pour assurer une restructuration et une reprivatisation de la SUNEOR", a-t-elle poursuivi.
Cette perspective va selon elle passer par "l’élaboration d’un contrat de performance gouvernement-Suneor pour la phase transitoire, l’étude diagnostique préliminaire (…) pour actualiser le statut financier technique et juridique de SUNEOR et l’appui conseil en transaction pour élaborer le plan d’affaire de référence et soutenir le Sénégal à attirer de nouveaux investisseurs stratégiques pour SUNEOR à travers un processus transparent et compétitif".
En octobre dernier, l’Etat officialisait sa séparation avec Suneor, en vue de jeter les bases d’une nouvelle politique de restructuration de la culture arachidière.
L’Etat du Sénégal et le Groupe Advens, détenant respectivement 15% et 85% de la Suneor, avaient déclaré dans un communiqué avoir ‘’convenu d’accord parties d’une séparation amiable devant permettre là l’Etat d’assurer le contrôle total de la société et conséquemment permettre la mise en œuvre des mesures d’assainissement de la situation financière et de restructuration de l’entreprise’’.
Avec cette séparation, l’Etat du Sénégal a mis fin à dix (10) années de compagnonnage avec la première société agro-alimentaire du Sénégal, principal partenaire des agriculteurs de la filière arachide du Sénégal et première société d’huiles de table du pays.
La Sonacos, l’ancêtre de Suneor, avait été privatisée en mars 2005, dans un contexte où l’arachide connaissait des difficultés, notamment de commercialisation.