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Cap des Biches: 2500 artisans menacés de déguerpissement
Publié le mardi 28 juin 2016  |  Sud Quotidien
Inauguration
© aDakar.com par DF
Inauguration de la centrale électrique de Kahone
Kahone, le 13 Avril 2015 - Le président Macky Sall a présidé la cérémonie de réception de la centrale électrique de Kahone II qui a permis la mise en service de deux unités additionnelles de 15 mégawatts chacune, soit une puissance totale de 30 mégawatts.




Le site qui accueille les ateliers et les garages des transporteurs fait l’objet d’un litige entre occupants, une institution financière et deux familles. L’objet du litige tourne autour d’un terrain de 27 ha à quelques jets du foyer de charité. Le collectif des exploitants du site a fait face à la presse hier, dimanche 26 juin.

Plusieurs corps de métiers se sont retrouvés depuis une dizaine d’années sur un site où ils mènent leurs activités, avec l’autorisation de la mairie de la ville. Mécaniciens, peintres industriels, transporteurs et autres acteurs du tertiaire déroulent leurs activités sur ce le site. En somme, ce sont «plus de 183 chefs de garages et d’entrepreneurs du génie civil employant plus de 2500 travailleurs», qui passent leurs journées, si l’on en croit le document de presse remis par l’association des Pme-Pmi de la zone de Rufsac.

L’un d’eux, Pape Mbaye, mécanicien installé dans la zone depuis 10 ans et qui emploie 15 apprentis témoigne: «c’est la mairie de Rufisque qui nous a accordé l’autorisation de nous installer sur ces lieux qui étaient abandonnés». Il prenait la parole au cours d’un point de presse organisé par le collectif.

Un autre, ingénieur de son état, la voix étreinte par l’émotion, abonde dans le même sens. Sous le couvert de l’anonymat, il explique: «la mairie de Rufisque nous a donné le permis d’occuper et nous avons payé plus de 20 millions pour remblayer toute la surface que nous occupons depuis plus de 10 ans».

Mais, après tant d’années et d’efforts, leur quiétude est aujourd’hui menacée à cause des ambitions d’une banque et de deux autres familles qui cherchent à les déguerpir «d’une zone où elles détiennent des titres de propriétés». «Ce site de 27 hectares est convoité par trois entités: Bank of Africa, la famille Latour et la famille Yandé Diop», ont-ils avisé dans leur déclaration liminaire de dimanche.

Pour Mor Lô, président de l’association, c’est un manque de considération à l’endroit des ouvriers. «Il est grand temps qu’on sache que nous, les ouvriers du Sénégal, sommes fatigués. On te donne une zone qui n’est voulue à personne, tu y mets les moyens pour la rendre attrayante et puis un beau jour quelqu’un vient d’ailleurs pour te le ravir avec la complicité d’agent de l’Etat», déplore-t-il, citant à ce propos de manière exhaustive la mésaventure des ex-occupants de «Kamb ga, ancienne piste, Dalifort».

Premier à s’installer sur le site, M. Lô de retracer le parcours qui les a amenés sur les lieux. «On était sur la route des Hlm de Rufisque. À l’occasion de l’ouverture du centre de l’Efi (Ecole de formation des instituteurs) on m’a amené ici parce que c’était un terrain non immatriculé», révèle le président. Leur courroux est d’autant plus grand que tout près d’eux, «des confrères maliens occupent des hectares sans aucun souci».

Doutant de l’authenticité des preuves brandies par leurs bourreaux, ces victimes, réunies autour d’un collectif des Pme-Pmi, invitent les autorités étatiques à se pencher sur cette affaire. «Les documents présentés par les supposés ayant droits sont pour la plupart falsifiés», disent-ils en chœur. Aujourd’hui, ces travailleurs ne s’attendent à rien d’autre si ce n’est que les autorités se saisissent du dossier. «Nous sommes conscients des efforts du gouvernement du Sénégal et nous sommes sûrs que les autorités vont se saisir de cette sombre affaire», ont-ils exhorté à travers le document.
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