Les collectivités locales veulent pérenniser les résultats sur la santé maternelle et néonatale à base communautaire dans la région de Kolda. Elles ont plaidé hier pour une gratuité du fer acide folique chez les femmes enceintes.
Le fer acide folique est une vitamine du complexe B fondamentale à la santé d’un bébé à naître. Il permet de prévenir certaines malformations du cerveau, du crâne et de la colonne vertébrale appelées malformations du tube neurale. Il est donc important que toutes les femmes pouvant devenir enceintes prennent de l'acide folique. Étant donné que la plupart des grossesses sont imprévues, la prise d'un supplément de fer acide folique est une précaution essentielle. C’est pourquoi le maire de Vélingara, Oury Diallo, a plaidé hier pour une distribution gratuite de fer aux femmes enceintes, dans la région de Kolda.
Dans cette région, la mortalité maternelle et néonatale est très élevée. Il a fait cette demande au cours d’un atelier national de désamination du projet santé maternelle et néonatale à base communautaire (Smnbc). ‘’Le projet a présenté d’excellents résultats dans la région de Kolda. Pour pérenniser cela, il faut la supplémentation gratuite des fers. Nous allons commencer par ma commune et je vais sensibiliser les autres maires pour que nous puissions mettre de façon gratuite les fers à la disposition des femmes enceintes. Nous allons y travailler. C’est notre devoir, notre mission, je souhaite qu’on le mette aussi sur le territoire national’’, a plaidé Diallo.
Réduire les accouchements à domicile
Ce projet est initié depuis 2012. Il est instauré dans la région de Kolda où on retrouve tous les déterminants de la mortalité maternelle et néonatale. Selon le médecin chef du district sanitaire de Médina Yoro Foula, Docteur Boubacar Kandé, il fallait faire de sorte que les femmes ne perdent plus la vie en la donnant dans cette région. L’aspect le plus marquant, dit-il, c’est l’encadrement des communautés, la mise en place des cercles de solidarité pour femme enceinte. ‘’Ces stratégies ont permis d’organiser les communautés, de leur faire prendre conscience de leur problème de santé. Ce projet a permis d’amorcer une certaine évolution dans l’amélioration des indicateurs de santé. Dans le district de Médina Yoro Foula, en 2013, nous avions un taux d’achèvement des consultations prénatales de 3%. Au 31 mars 2016, nous sommes à 22%’’, a expliqué Dr Kandé.
Cette stratégie a concerné la communauté qui a compris qu’une femme enceinte doit être suivie de bonne heure. Parce que pour terminer une consultation prénatale, il faut démarrer tôt. L’essentiel du problème, a soutenu le médecin chef de district, c’est d’identifier précocement ces femmes enceintes et de pouvoir les orienter.
Le projet a permis aussi de réduire le nombre d’accouchements à domicile dans la région. ‘’En 2013, on était autour de 21%, actuellement nous sommes autour de 52% d’accouchement dans les structures. Cela veut dire que les gens comprennent l’importance d’aller accoucher dans les structures parce qu’ils reçoivent les soins qu’il faut’’, dit-il.
Le chef de division de la Direction de la Santé, de la reproduction et de la survie de l’enfant, Docteur Aïssatou Diop, a souligné qu’ils doivent capitaliser ce qui a été déjà fait et voir les facteurs de pérennisation de cette intervention. Les résultats, dit-elle, sont très probants et ses services comptent passer à l’échelle nationale cette expérience.