Il y a deux camps : les pros et les anti libération de Karim Wade. Après les réserves de Mamadou Ndoye de la Ld et de Ibrahima Sène du Pit, c’est la Plateforme Avenir Senegaal bi ñu bëgg qui qualifie cette annonce du Président Macky Sall de «rupture de l’égalité des citoyens devant la loi».
«Une rupture de l’égalité des citoyens devant la loi». C’est à cela que la Plateforme Avenir Senegaal bi ñu bëgg assimile la libération annoncée de Karim Wade. Réuni dimanche, le Secrétariat exécutif provisoire (Sep) de cette structure dénonce «vivement les actes posés par le pouvoir et enrobés dans un pseudo dialogue national en vue d’élargir des prisonniers reconnus coupables de détournement de deniers publics, pour des raisons bassement politiciennes, alors que des milliers de nos compatriotes croupissent en prison pendant des années, sans jugement, pour des délits de moindre importance». Selon les camarades de Me Mame Adama Guèye, il s’agit là d’une stratégie «tendant à consolider au sein de la République le maintien d’un système basé sur l’impunité, lequel offre un terreau fertile pour la propagation de la corruption et l’enracinement d’une mal gouvernance systémique». Pour ces raisons ainsi que pour «les dangers multiformes qui guettent la République et la Nation toute entière, et qui découlent des pratiques politiques immorales et perverses assumées par le parti au pouvoir et ses alliés», les membres de la plateforme réaffirment «leur engagement ferme à tout mettre en œuvre pour mobiliser et organiser les forces politiques, sociales et citoyennes, afin de construire avec elles une alternative sérieuse et crédible au mode de gouvernance actuel qui a fini d’abîmer les fondamentaux de la République ». Dans cette dynamique, Avenir Senegaal bi ñu bëgg a décidé, lit-on dans son communiqué, de s’ouvrir aux formations politiques partageant les mêmes valeurs, visions et projet politique mais tout en conservant «une indépendance qui la soustrait de toute influence et de tout contrôle».
Mame Adama Guèye et Cie sur la ligne de Mamadou Ndoye et Ibrahima Sène
Avenir Senegaal bi ñu bëgg rejoint donc ce front du Non à la libération de Karim Wade, après le secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld) et le responsable du Parti de l’indépendance et du travail Ibrahima Sène, tous les deux membres de la mouvance présidentielle. «Si aujourd’hui, M. Karim Wade, qui a été reconnu coupable d’enrichissement illicite, est libéré, ce serait un message politique qui est donné à tous les gens qui seraient tentés d’aller vers les détournements de deniers publics et vers la corruption. Puisque le message politique signifierait : «Oui, vous pouvez voler et dans tous les cas, on va vous libérer. C’est pourquoi, nous pensons qu’un tel acte, n’est pas bon dans la situation politique actuelle», avait averti Mamadou Ndoye, vendredi dernier, sur Rfm. Même s’il concède que le président de la République a la «prérogative constitutionnelle» de gracier. Ibrahima Sène, lui, soulignait dans La Tribune qu’une éventuelle amnistie de Wade-fils serait «inacceptable».