Le rapport profil de pays 2015 de la Commission économique pour l’Afrique (Cea) des Nations-Unies classe le Sénégal à la 12e place dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en matière d’infrastructures. Ce qui traduit une intégration relativement limitée de ses infrastructures.
En matière d’infrastructures, le Sénégal se situe à la 12e place dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Ce rang, selon le rapport profil de pays du Sénégal 2015 de la Commission économique pour l’Afrique (Cea), traduit une intégration relativement limitée des infrastructures sénégalaises. L’auteur principal du profil de pays du Sénégal, Amadou Diouf, chef par intérim du Centre sous-régional de données, explique que le Sénégal «affiche une capacité de débit internet de 1,25 mégabit par personne, ainsi qu’une capacité de production en électricité de 0,04 mégawatt heure par personne. Ces données soulignent un certain retard au niveau de la connectivité du Sénégal. Parallèlement, le pourcentage de routes pavées du Sénégal se restreint à 19 %, ce qui peut nuire aux activités commerciales, notamment pour les besoins logistiques de transport. L’indice montre ainsi une intégration infrastructurelle assez faible pour un pays ayant une bonne capacité d’intégration commerciale».
Cependant, le Sénégal demeure performant en matière de libre circulation des personnes et d’intégration commerciale. Etant membre à la fois de la Cedeao et de la Cen-Sad, indique la Cea des Nations-Unies, «le Sénégal applique à 100 % les protocoles portant sur la liberté de mouvement adoptés par les deux organisations. Le pays autorise près de 55 % des ressortissants des pays africains à entrer sans visa ou avec un visa à l’arrivée. Le pays est en quinzième position en Afrique en termes de cet indicateur».
S’agissant de l’intégration commerciale, la Cea relève que «le Sénégal applique de faibles tarifs douaniers, d’environ 0,1 % en moyenne, sur les produits en provenance des communautés économiques régionales de la Cedeao et de la Cen-Sad. Il est noté des parts respectives de 17 % et 6% de ses exportations et importations dans le commerce intra-africain, et une part moyenne globale de 12 % dans le commerce intra-africain. Le Sénégal est ainsi classé au troisième rang en termes de son intégration commerciale dans la Cedeao».
Sur l’intégration productive, des efforts ont été également consentis. L’équipe de la Cea note que «le Sénégal fait preuve d’une assez forte complémentarité productive de ses biens, ce qui peut lui permettre de s’insérer facilement dans une chaîne de valeur régionale. Le pays est classé à la première position dans la Cedeao pour l’indice de complémentarité commerciale. Le pays affiche aussi une bonne position en termes d’intégration en amont avec le reste de la sous-région, avec une part des exportations en biens intermédiaires au sein du commerce intrarégional de 22% en 2013. Par contre, l’intégration en aval est plus limitée, avec une part d’importations en biens intermédiaires dans le commerce sous-régional de 12%».
Globalement, conclut le rapport, «le Sénégal dispose de bons atouts pour renforcer son intégration régionale, en liaison avec ses performances en matière de libre circulation et d’intégration commerciale. Toutefois, le pays doit renforcer ses infrastructures afin de mieux bénéficier de ses avantages commerciaux et régionaux».