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Lutte contre la drépanocytose: 1 700 enfants naissent par an au Sénégal avec la maladie
Publié le mardi 21 juin 2016  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par A. Seck
Sommet de la Francophonie: Stéphane Harper à l`hôpital Phillippe Maguilène Senghor
Dakar, le 28 Novembre 2014 - Les Premiers ministres du Sénégal Mouhamed Boun Abdallah Dionne et du Canada Stéphane Harper accompagnés par le ministre de la santé Awa Marie Coll Seck se sont rendus à l`hôpital Phillippe Maguilène Senghor de Dakar.




Au Sénégal, le taux de prévalence de la drépanocytose est de 10%. Par an, 1 700 enfants naissent avec la maladie. Les acteurs de la santé plaident pour des tests prénuptiaux, afin de réduire les risques.

La drépanocytose est une maladie héréditaire très dangereuse. Elle atteint 300.000 personnes dans le monde, selon l’organisation Mondiale de la Santé (Oms). Et l’Afrique noire est la plus touchée. Au Sénégal, selon le professeur Ibrahima Diagne, point focal de ladite maladie au ministère de la Santé et de l’Action Sociale, chaque année 1 700 enfants naissent avec la drépanocytose grave et ils l’auront à vie. ‘’La maladie est tellement grave que l’Oms estime que, s’il n’y a pas une bonne prise en charge, les enfants vont mourir avant l’âge de 20 ans. Au niveau du centre, il y a près de 2 000 adultes ; au centre Albert Royer, 3 000 à 4 000 enfants ; à Saint-Louis, il y en a près de 400. Ce qui veut dire qu’il y a beaucoup de personnes vivant avec cette maladie et qui sont prises en charge par leurs parents’’, a soutenu Pr. Diagne hier, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale.

Pour lui, la situation est d’abord épidémiologique. C’est-à-dire que la fréquence de la maladie vient du gène, ce qui permet sa transmission des parents aux enfants. Le taux de prévalence est de 10% au Sénégal. Ce qui veut dire qu’une personne sur 10 porte le gène de la drépanocytose. La meilleure façon de faire baisser ce taux, selon le professeur, est la prévention primaire. Ce, en informant les jeunes. Qu’ils prennent conscience et aillent se faire dépister, afin d’éviter de se marier avec des personnes porteuses du gène. ‘’Il y a deux formes de drépanocytose : AS et SS. Les AS ne sont pas absolument malades, car ils peuvent vivre des années sans problèmes. Mais s’ils rencontrent des personnes sur la même situation, à chaque grossesse, l’enfant qui naît peut prendre les formes graves SS. Donc, pour éviter de gérer, dans sa famille, cette situation extrêmement grave, il faut éviter une union entre personnes porteuses du gène. Le dépistage primaire permet aux porteurs du gène, une fois mariés, de savoir comment prendre en charge leurs enfants’’, a-t-il expliqué.

Tests prénuptiaux pour réduire les cas de drépanocytose

En dehors de la sensibilisation et de l’information, a-t-il dit, il faut un plaidoyer auprès des responsables des institutions nationales voire internationales pour que la prise en charge soit la plus allégée possible. ‘’Nous avons fait un dossier de subvention de la prise en charge déposée au ministère de la Santé. La subvention la plus importante serait obtenue si la prise en charge était revue comme une priorité nationale. Cela aurait permis qu’on mobilise tous les bailleurs qui subventionnent le paludisme, le Vih pour la drépanocytose’’. Abondant dans le même sens, le président de l’Association sénégalaise de lutte contre la drépanocytose, Maguèye Ndiaye, a soutenu qu’entre 2011 et 2016, 9167 personnes ont été dépistées au Sénégal et 909 ont été positives, ce qui maintient le taux à 10%.

De son côté, le directeur général de la Santé, docteur Pape Amadou Diack, a plaidé pour les tests prénuptiaux. ‘’Il s’agit de la sensibilisation et de la prise en charge. Par rapport à ça, l’information nous amène à accompagner les couples. C’est ce qu’on appelle le conseil prénuptial. Cela permet de diminuer le nombre de personnes concernées par cette pathologie’’, a préconisé Dr. Diack. En outre, il a souligné que la prise en charge précoce permet de prévenir les complications et d’éviter également les cas de décès.
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