La Première Réunion du Groupe de Plaidoyer sur le statut de l’élu local et la Fonction publique territoriale a été clôturée, samedi, à Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), par un engagement des élus locaux venus du Burkina, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun et du Sénégal de travailler ensemble pour l’adoption dans leurs pays d’une loi spécifique consacrée au statut de l’élu local et à la fonction publique territoriale.
Cette résolution a été prise au terme d’une rencontre de trois jours à Yamoussoukro, la capitale économique ivoirienne (230km d’Abidjan) par les participants de ces pays venus dans le cadre du Partenariat stratégique (2016-2020) entre l’Union Européenne et l’Association internationale des Maires francophones (AIMF).
Dans les recommandations issues de la rencontre, il a été retenu, en direction des gouvernements, l’adoption d’un projet de loi ou de décret sur la fonction publique territoriale comparable à celle de l’Etat et d’en garantir l’indépendance et la spécificité et le transmettre au Parlement pour adoption.
Il s’agit également, selon le rapport général, "d’adopter tous les textes règlementaires d’application des différentes lois concernant le transfert de compétences".
Les élus locaux ont également recommandé l’adoption du statut des élus locaux et des décrets d’application ainsi que d’autres textes règlementaires nécessaires.
Au niveau du renforcement des capacités du personnel des collectivités territoriales et des élus locaux, il a été également question, dans les recommandations finales, d’aller vers l’élaboration ’’d’une véritable stratégie nationale de renforcement des capacités des élus et du personnel des collectivités territoriales accompagnée de plans de financement’’.
Il s’agit de faire appliquer le texte portant création de l’Institut National de Renforcement des Capacités des Collectivités Territoriales en Côte d’Ivoire à toute la sous région et de dynamiser les structures de formation et de renforcement de capacité qui existent dans les pays.
L’idée a été également émise par le Groupe de plaidoyer de "définir un référentiel des métiers au sein des collectivités territoriales à adapter constamment à l’évolution des besoins et des compétences des collectivités territoriales".
Pour le secrétaire permanent de l’AIMF, Pierre Baillet, "cette manifestation est un succès de plus, un succès collectif des maires francophones".
Aujourd’hui, a-t-il dit, "il y a une nécessité d’aller vers une fonction publique territoriale effective, efficiente en travaillant sur les conditions de l’élu pour une bonne gouvernance locale".
"L’enjeu est que les textes et règlements soient suffisamment attractifs pour attirer les meilleurs agents dans les collectivités territoriales et les inciter à y faire carrière", a souligné le président de l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire (UVICOCI), co-président du Groupe de plaidoyer, Gilbert Koné Kafana à la cérémonie de clôture.
Dans le cas du processus de décentralisation qui impliquent le transfert d’agents de la Fonction publique nationale vers les autorités locales, il importe, a-t-il ajouté, de "prévoir des passerelles entre les deux fonctions publiques".
Les questions liées à la rémunération, aux risques juridiques et judiciaires auxquels sont exposés les maires dans l’exercice de leurs fonctions, la définition du statut de la fonction publique territoriale ont également fait l’objet de recommandations au terme de la rencontre de Yamoussoukro.