L’Alliance des forces de progrès veut reconquérir le pouvoir. Mais seulement après Macky Sall. C’est ce qu’on peut retenir du discours de Moustapha Niasse, hier, lors de la célébration des 17 ans de l’appel du 16 juin. En attendant, l’Afp veut doubler ses représentants à l’Hémicycle. De 13, Niasse veut 26 députés à la 13ème Législature.
L’Afp veut conquérir le pouvoir et ne s’en cache pas. Cette conquête passe forcément par une représentation plus conséquente à l’Assemblée nationale. En effet, l’objectif des Progressistes est d’avoir «au moins 26 députés» à la 13ème Législature d’après toujours son Secrétaire général. Pour atteindre cet objectif, Moustapha Niasse exhorte la jeunesse de son parti à prendre son destin en mains. «Il n’y a pas de parachute en politique, il faut travailler pour gagner sa place», a-t-il conseillé hier, lors de la célébration du 17ème anniversaire de l’appel du 16 juin 1999. La permanence de l’Afp était noire de monde. Les militants venus un partout de la région de Dakar ont passé près de deux tours d’horloge à écouter les orateurs, à tour de rôle. De la responsable des femmes, en passant par le coordonnateur des cadres, sans oublier le responsable des jeunes et des personnes du 3ème âge… tous ont magnifié les «qualités exceptionnelles» de leur leader.
Moustapha Niasse a rappelé que l’Afp ne présentera pas de candidat à l’élection présidentielle de 2019. «L’Afp n’a jamais renoncé à sa vocation et à son ambition de diriger, avec les jeunes leaders qui existent dans ses rangs, les destinées du Sénégal, au sommet de l’Etat, en conquérant le pouvoir, quand sera venu le moment», a-t-il souligné. Le moment opportun sera en 2024. «Préparez-vous, la jeunesse. Je ne vais plus me présenter. Après la réélection de Macky Sall, le prochain président de la République sera issu de l’Afp», a prédit le président de l’Assemblée nationale.
Niasse minimise les départ de Gackou et Cie
«Dissidence avérée» ! C’est par ces mots que Moustapha Niasse a préféré minimiser le départ de ses anciens collaborateurs, il y a un an et demi de cela. Allusion faite à Malick Gackou, Mata Sy Diallo, Goumbala et autres, qui ont lancé le Grand parti. Pour autant, si l’on en croit au Secrétaire général de l’Alliance des forces du progrès, de ces départs, son parti est sorti plus aguerri. «L’Afp, c’est comme un train. A chaque gare, on dépose un passager et on en prend 10 autres», explique l’homme du 16 juin 1999 qui avait quitté le Parti socialiste pour être candidat à la Présidentielle de 2000, à l’issue de laquelle il est arrivé 3ème. Niasse soutient, en outre, que la décision des instances du parti à l’encontre de ces «dissidents» s’imposait. «Si cela était à refaire, l’Afp le referait», jure-t-il devant des responsables de l’Apr, invités à ce 17ème anniversaire.
«Nous ne fusionnerons l’Afp avec aucun autre parti»
Moustapha Niasse ne partage pas l’opinion de «certains analystes qui prédisent une possible intégration de l’Afp dans une autre formation politique», notamment l’Apr. Il dit : «Retenons qu’il ne peut, en aucun cas, en être question. L’Afp reste et restera l’Afp, parti souverain et porteur de cet idéal de conquête du pouvoir, dans les normes que recommande le patriotisme et que définit la morale politique, adossée à la foi en Dieu et à l’esprit de service public, fait de sacrifices et de disponibilité sans réserve, quand il s’agit de l’intérêt supérieur de la Nation.» Formel, il ajoute : «Nous ne fusionnerons l’Afp avec aucun autre parti.» Et c’est parce que, selon lui, «nous partageons une identité, et nous travaillons ensemble (…).»