Malgré 3 heures de discussions, le Pôle de l’opposition conduit par le Parti démocratique sénégalais et l’Entente des forces de l’opposition de Modou Diagne Fada et Cie ne sont pas tombés d’accord sur la mise en place d’une liste unique de 15 plénipotentiaires, dans le cadre du dialogue sur le fichier électoral. Avec deux listes, l’opposition s’en remet à l’arbitrage du ministre de l’Intérieur. Mais déjà, le Pds craint un dénouement identique à l’affaire de son groupe parlementaire.
Leur sourire contraste avec la réalité des faits. Après 3 heures de concertations qui se sont tenues entre 11 heures et 14 heures, Déthié Fall, mandataire du Pôle de l’opposition et Moctar Sourang de l’Entente de forces de l’opposition (Efop) ne sont pas tombés d’accord sur la composition des 15 plénipotentiaires qui devront représenter l’opposition au dialogue sur le fichier électoral. Même s’ils notent une «évolution» lors de leurs concertations, les deux parties vont présenter aujourd’hui à Abdoulaye Daouda Diallo deux listes.
Hier, malgré l’évidence, de façon diplomatique et avec beaucoup de tact, Déthié Fall et Moctar Sourang ont tenté d’assurer qu’ils allaient trouver un compromis «avant 18 heures». Il aura malheureusement fallu repasser. Joint hier en début de soirée, Déthié Fall, par ailleurs vice-président de Rewmi, a confirmé d’une voix teintée de désolation : «Il n’y a pas eu d’entente. Par conséquent, il y aura deux listes de l’opposition.»
Sur les causes de la discorde, Maguette Sy du Pds, a critiqué l’attitude du camp constitué par les partis de Modou Diagne Fada, Souleymane Ndéné Ndiaye, Aliou Sow et autres. «Ce pôle voulait qu’on fasse du «pathio»(partage), estimant qu’on doit faire du moitié-moitié. Dans leurs prétentions inqualifiables, ils ont voulu prendre 8 plénipotentiaires en nous laissant les 7», rapporte l’adjoint de Sada Ndiaye, chargé des élections au Pds, joint hier par téléphone.
Le Pds craint la réédition de la perte de son groupe parlementaire
D’après M. Sy, son camp, sur une «base scientifique», a proposé sans succès, de prendre 10 mandataires en laissant les 5 restants à l’Efop. Cette proposition rejetée, Maguette Sy voit déjà une main du pouvoir, rappelant l’affaire de la présidence du groupe parlementaire de l’opposition libérale. «Dans cette opération de déstabilisation du Pds et de toute l’opposition, ce sont les mêmes partis que le pouvoir avait utilisés pour nous combattre dans l’affaire de notre groupe parlementaire. Ce sont ces mêmes partis qui bizarrement, sont ici à faire de la diversion en se présentant comme un pôle de l’opposition», déplore ce responsable politique, dans une allusion précise à Modou Diagne Fada et Aliou Sow, qui a quitté le Pds mais sera probablement installé député en remplacement de Me Ousmane Ngom. «Ils sont juste venus pour nous dire : «le ministre de l’Intérieur nous a proposé 15 (sièges). Nous prenons 8 et vous prenez 7». Ce sont des gens au service d’une force, qui sont là pour déstabiliser l’opposition», enrage-t-il, au bout du fil. Les tentatives du journal Le Quotidien de joindre Moctar Sourang, mandataire de l’Efop sont restées vaines.
Arbitrage du ministre de l’Intérieur
En attendant, l’opposition va s’en remettre à l’arbitrage du ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique Abdoulaye Daouda Diallo, qui lui avait fixé un délai de 48 heures pour présenter une liste. «Le ministre va trancher. J’espère qu’on ne fera pas le même coup qu’avec notre groupe parlementaire», s’inquiète M. Sy. Pour rappel, les travaux de commission devraient démarrer ce matin.